Joe Biden est-il vraiment apte à revenir à la Maison Blanche ?
Dans le camp démocrate, l’inquiétude grandit à l’approche du premier et très attendu débat télévisé Trump-Biden, jeudi 27 juin. Il pourrait suffire d’un moment d’absence ou d’une succession de balbutiements de la part du président de 81 ans. pour plonger sa campagne, alors que le locataire de la Maison Blanche est au coude à coude avec son rival républicain dans les sondages.
Le démocrate commet depuis des mois des gaffes, des pertes de mémoire et d’autres moments de confusion. Début février, lors d’un discours balbutiant prononcé à Las Vegas, il a notamment confondu Emmanuel Macron avec François Mitterrand. Quelques jours plus tard, sortie d’un rapport du procureur spécial Robert Hur appelant Joe Biden « d’un homme âgé à la mémoire défaillante » avait encore fragilisé l’image de l’octogénaire, semant la panique jusque dans les rangs des donateurs du Parti démocrate.
«Tous les démocrates (que j’ai remis en question) sont inquietsdit, dans un podcast de New York Timesle journaliste Ezra Klein. Les électeurs pensent que Biden est trop vieux pour ce poste. Il doit les persuader du contraire et jusqu’à présent, il a échoué. (…). Avoir 81 ans ne veut rien dire. Mais c’est l’impression que Biden a de son âge. L’image d’une certaine lenteur. Fragile. » Selon un récent sondage CBS News/YouGov, seuls 27 % des électeurs pensent que le démocrate possède les capacités cognitives nécessaires pour diriger le pays.
Populaire parmi les militants les plus actifs
Mais la santé du président n’est pas son seul talon d’Achille. Malgré la vigueur de l’économie et le récent ralentissement de l’inflation, les Américains reprochent aux « bidenomics » d’avoir fortement réduit leur pouvoir d’achat. Une enquête réalisée en mai pour Le gardien montre même que près de trois Américains sur cinq croient à tort que les États-Unis sont en récession.
Biden a notamment perdu la confiance des jeunes, électorat décisif face à Trump. De plus en plus tentés par l’abstention, les millennials et la génération Z lui reprochent de ne pas avoir tenu certaines de ses promesses de 2020 : effacer la dette étudiante et répondre à la crise du logement.
Face à cette impopularité, le fait que le Parti démocrate se soit appuyé sur une telle candidature pose question. Pour la politologue Julia Azari, ce choix s’explique par le fait que, « Même si Biden est globalement impopulaire, il reste populaire parmi les militants démocrates les plus impliqués. » et est considéré comme le mieux placé pour battre Trump. Aucun autre dirigeant du Parti démocrate n’était prêt à le défier. Choisir un autre candidat aurait été « un pari très risqué et incertain »conclut Julia Azari.