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Joe Biden décide de gracier son fils Hunter avant de quitter la Maison Blanche

Le président américain a annoncé dimanche sa décision de gracier son fils, Hunter Biden, qui attendait son jugement dans des affaires de détention illégale d’arme à feu et d’évasion fiscale. Une décision inattendue, et contraire à toutes les promesses faites ces derniers mois.

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Le président américain Joe Biden, accompagné de son fils Hunter Biden, arrive à la base de la Garde nationale aérienne de Hancock Field à Syracuse, New York, le 4 février 2023. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

« J’espère que les Américains comprendront« , c’est par ces mots que Joe Biden conclut un communiqué publié dimanche 1er décembre 2024, pour annoncer la grâce accordée par le président à son fils de 54 ans.

Hunter Biden attendait de connaître sa sentence dans deux affaires pour lesquelles il avait plaidé coupable en 2024, évitant ainsi des procès très médiatisés à l’approche de l’élection présidentielle. Il encourt jusqu’à 25 ans de prison pour la première affaire, pour avoir menti sur sa toxicomanie lors de l’achat d’une arme dans l’État du Delaware, et jusqu’à 17 ans de prison pour la seconde, concernant une affaire de fraude fiscale et de fausses déclarations pour un montant de 1,4 million de dollars. Deux dossiers clos donc, avec cette grâce présidentielle dont va bénéficier Hunter Biden.

« Aucune personne raisonnable qui examine les faits ne peut parvenir à une autre conclusion que celle-ci… Hunter a été pointé du doigt uniquement parce qu’il est mon fils – et c’est faux.», justifie Joe Biden, à 50 jours de son départ de la Maison Blanche.

Or, le président américain avait adopté une ligne radicalement différente ces derniers mois. En tant que président et candidat à sa réélection, puis en soutien de son vice-président, il avait répété à plusieurs reprises qu’il n’interviendrait pas dans les ennuis judiciaires de son fils, et qu’il n’était pas question de lui accorder une grâce. C’était même un marqueur puissant, côté démocrate, d’une pratique du pouvoir différente de celle de Donald Trump et du camp républicain. Promesse disparue.

« J’ai dit que je n’interférerais pas avec la prise de décision du ministère de la Justice et j’ai tenu parole, même lorsque j’ai vu mon fils être poursuivi de manière sélective et injuste.« , argumente le président américain, avant de poser une nuance qui détruit son principe. « Je crois au système judiciaire, mais je crois aussi (seulement un formulaire) la politique grossière a infecté ce processus et (que) cela a conduit à une erreur judiciaire« .

La conviction personnelle d’un père, en fin de carrière, prime donc sur les positions d’un président, qui use de son dernier souffle de pouvoir pour gracier son fils, au crépuscule de son mandat et de sa vie politique, niant sa promesse. et remettre en question les fondements démocratiques. Joe Biden a beau affirmer que d’autres l’ont fait avant lui comme Clinton ou Trump, il ouvre la voie à tous les excès et donne du pain sur la planche à son ancien rival.

Donald Trump va évidemment s’emparer de ce qui apparaît pour lui comme un cadeau du ciel. Le président élu pourra à juste titre prétendre qu’il «nous l’a dit« , et aura toute liberté d’user et d’abuser d’une arme qu’il a déjà brandie. Fraîchement nommé futur ambassadeur en France, Charles Kushner, qui n’est autre que le père du gendre de Donald Trump, a ainsi bénéficié d’une grâce du même type en 2020, après ses condamnations pour fraude fiscale et subornation de témoins.

Comment le Parti démocrate pourra-t-il désormais exprimer la moindre critique de ces pratiques ? Impossible. Et comment contester la grâce promise à des centaines d’émeutiers, lourdement condamnés pour l’assaut du Capitole, et que Donald Trump qualifie de «otages» ? Avec cette décision, Joe Biden porte clairement un coup sévère à une démocratie américaine chancelante, meurtrie par le populisme, la désinformation et les déni. Un clou de plus sur le cercueil, à défaut de coup de grâce.

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