« Mesdames et messieurs, Monsieur le Président Poutine. » Joe Biden vient de commettre une erreur, jeudi 11 juillet, en présentant Volodymyr Zelensky, le chef de l’État ukrainien, au sommet de l’Otan. Il s’est ensuite corrigé. Tension générale. Le lapsus est arrivé au mauvais moment. Chacune des apparitions publiques de Joe Biden est devenue un bilan de santé. Sa conférence de presse, organisée en soirée, a été le premier exercice du genre depuis novembre 2023. C’est dire la bulle protectrice créée autour de lui par ses conseillers. Une bulle qui a éclaté lors de sa prestation ratée lors du débat télévisé avec Donald Trump fin juin, plongeant les démocrates dans une crise pour l’heure inextricable.
La Maison Blanche avait qualifié l’événement de « Conférence de presse des grands garçons »sans craindre le caractère infantilisant de la formule. Joe Biden a répondu aux questions des journalistes pendant une heure, faisant du mieux qu’il pouvait, ce qui est à la fois un effort et une limite. Il a exprimé sa détermination à maintenir sa candidature, se considérant à la fois « le plus compétent » et le mieux placé contre Donald Trump. « Je ne suis pas ici pour laisser un héritage. Je suis ici pour finir le travail que j’ai commencé. » En définitive, chacun dans le camp démocrate peut s’appuyer sur ses propos et son attitude pour confirmer ses convictions antérieures, pour ou contre son retrait de la course.
Joe Biden a commis deux erreurs, qui ont été relevées par les partisans de Donald Trump. Interrogé sur les compétences de Kamala Harris, il a évoqué la « Vice-président Trump »Plus tard, il a déclaré qu’il suivait le conseil de son père. » commandant en chef « Il s’agit sans doute du chef d’état-major interarmées. Mais le président américain a surtout exprimé sa maîtrise de la politique étrangère. Joe Biden a prononcé plusieurs longs discours structurés sur la relation entre les États-Unis et la Chine, la fabrication de microprocesseurs aux États-Unis, le soutien à l’Ukraine contre la Russie et la guerre à Gaza. Rien de tranchant n’en est ressorti, mais il a projeté une impression de compétence, sinon de vitalité. La mesure, désormais, est celle de ses faux pas, commis ou évités.
Mais il y avait aussi un deuxième Joe Biden sur scène, celui plongé dans le déni depuis le débat, qui évite les questions sur sa condition physique et intellectuelle. Celui qui croit si fort en son étoile, et si peu aux élus démocrates inquiets, aux sondages et aux experts, qu’il s’obstine à les défier tous. Le débat ? « Une erreur stupide ». « J’ai juste besoin d’être un peu plus indulgent avec moi-même. »a ajouté l’octogénaire, qui a rejeté l’idée d’un test cognitif à moins que son médecin personnel ne le lui demande. Il a également écarté toute suggestion de sevrage, « à moins que quelqu’un ne revienne et me dise ‘tu n’as aucune chance de gagner’. » Avant d’ajouter : « Personne ne dit ça. Aucun sondage ne dit cela.
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