Joe Biden affirme qu’un cessez-le-feu pourrait dissuader l’Iran d’attaquer Israël
Les négociations visant à obtenir une trêve et la libération des otages israéliens dans le territoire palestinien doivent reprendre jeudi 15 août.
Le président américain Joe Biden a affirmé mardi 13 août qu’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza pourrait empêcher une attaque iranienne contre Israël, au moment où la communauté internationale accentue la pression pour éviter un conflit généralisé au Moyen-Orient. L’Iran a jusqu’ici rejeté les appels des pays occidentaux à abandonner ses menaces de représailles armées contre l’Etat hébreu, qu’il accuse d’avoir assassiné le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh le 31 juillet à Téhéran.
La pression internationale s’accentue également pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque inédite du Hamas contre Israël a fait près de 40.000 morts, selon le mouvement islamiste palestinien. Joe Biden a estimé mardi qu’un accord sur un cessez-le-feu pourrait dissuader l’Iran, alors que les discussions pour une trêve dans le territoire palestinien doivent reprendre jeudi 15 août à la demande des pays médiateurs : le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte. « C’est ce que je crois »il a déclaré, lorsqu’on l’a interrogé sur ce scénario, assurant qu’il « je n’ai pas abandonné » l’objectif d’un cessez-le-feu bien que les négociations soient en cours « difficile ».
Les tensions ont augmenté
Face au risque d’une prolongation de la guerre, Joe Biden et ses homologues de France, d’Italie, d’Allemagne et du Royaume-Uni ont appelé lundi Téhéran à « renoncer à ses menaces d’attaque militaire contre Israël ». « La République islamique est déterminée à défendre sa souveraineté »Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a réagi mardi. Les tensions à travers le Moyen-Orient se sont intensifiées depuis le début de la guerre à Gaza, entre Israël d’un côté, et l’Iran et les groupes armés qu’il soutient, dont le puissant Hezbollah libanais de l’autre. L’Iran et ses alliés au Liban, en Irak et au Yémen menacent Israël de représailles armées depuis l’assassinat du chef du Hamas et celui, le 30 juillet, de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Washington avait annoncé lundi qu’il prévoyait « une série d’attaques importantes » qui peut intervenir dès que « cette semaine » de l’Iran et de ses alliés. « Nous travaillons à la fois pour éliminer les menaces et nous préparer à toutes les éventualités afin de pouvoir attaquer où nous le décidons. »« Nous sommes en alerte à la frontière avec le Liban, mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous en sortir », a assuré mardi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, lors d’une visite dans une base du nord d’Israël, frontalière du Liban. L’armée israélienne, en état d’alerte à la frontière nord où les échanges de tirs sont devenus quotidiens avec le Hezbollah, poursuit également son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Dix mois après le début de la guerre, la menace d’une escalade régionale est plus palpable et plus effrayante que jamais.
Rosemary Di Carlo, secrétaire générale adjointe de l’ONU
Dans le même temps, les États-Unis ont approuvé mardi la vente d’armes d’une valeur de plus de 20 milliards de dollars à leur allié israélien, faisant fi des pressions exercées par les groupes de défense des droits de l’homme pour stopper ces livraisons. Le département d’État a déclaré dans une notification au Congrès que la vente serait « améliorer la capacité d’Israël à faire face aux menaces ennemies actuelles et futures »La vente comprend 50 avions de combat F-15 d’une valeur de 18,82 milliards de dollars, près de 33 000 munitions pour chars et 50 000 obus de mortier. Ces livraisons prendront des années : les F-15, équipés de radars et d’équipements de communication sécurisés, ne commenceront à être livrés qu’en 2029. « Les États-Unis sont engagés en faveur de la sécurité d’Israël, et il est vital pour les intérêts nationaux américains d’aider Israël à développer et à maintenir une capacité d’autodéfense significative. »Le Département d’Etat a déclaré dans sa note concernant la vente des F-15, construits par Boeing.
La Secrétaire générale adjointe de l’ONU, Rosemary Di Carlo, a appelé mardi « toutes les parties » à la désescalade. « Dix mois après le début de la guerre, la menace d’une escalade régionale est plus palpable et plus effrayante que jamais. »Dans la bande de Gaza, assiégée par Israël, « La situation reste désastreuse pour les civils. Aucun endroit n’est sûr à Gaza, mais les civils continuent d’être évacués vers des zones de plus en plus restreintes. »La branche militaire du Hamas a annoncé mardi avoir tiré deux roquettes sur Tel-Aviv et sa banlieue depuis Gaza, pour la première fois depuis plus de deux mois. Selon l’armée, l’une d’elles est tombée dans la mer. Mardi, une frappe israélienne a tué 10 membres d’une famille à Khan Younis, dans le sud du territoire, selon un responsable médical. Seule une petite fille de trois mois a survécu.
Israël s’est engagé à détruire le Hamas, qui dirige Gaza depuis 2007 et le considère comme une organisation terroriste, au même titre que les Etats-Unis et l’Union européenne, après l’attaque sur son sol qui a fait 1.198 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 111 sont toujours détenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée. L’offensive de représailles israélienne sur la bande de Gaza a fait au moins 39.929 morts, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.