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João Félix, c’est maintenant ou trop tard – Angleterre – Chelsea

En 2024, avoir 24 ans ne suffit plus pour être considéré comme un jeune footballeur. À l’heure où de nombreux joueurs sont lancés dans le circuit professionnel à 16 ou 17 ans, il est en effet devenu anormalement logique de précipiter les choses. João Félix souffre de ce constat depuis le 3 juillet 2019, date de sa signature à l’Atlético de Madrid en provenance de Benfica, son club formateur. Embauché par le Matelas Pour 126 millions d’euros – la signature la plus chère de l’histoire du club madrilène –, le Portugais, âgé d’à peine 19 ans cet été-là, se lançait alors dans une course contre la montre pour justifier (ou rentabiliser) sa signature. Pas franchement une réussite. Si au terme de ses trois ans et demi passés dans la capitale espagnole, Félix compte 34 buts en 131 matches – avec un titre de champion d’Espagne à la clé –, difficile d’y trouver de la saveur. Pas de buts, de matches, ni de moments notables, si ce n’est une relation glaciale avec Diego Simeone, une véritable inadéquation au style de jeu du club. « Cholo »et des prêts tout aussi fades à Chelsea (six mois en 2023) et au FC Barcelone (2023-2024). Pour mettre un terme à cette stagnation, l’avant-centre a donc décidé de revenir au Bleusen signant un contrat de six ans (plus un supplémentaire). De quoi lui permettre enfin de tenir les promesses faites concernant son talent, ou de rentrer définitivement dans le rang.

Il est temps de mûrir

«  J’ai toujours dit à mes amis et à ma famille que je voulais évoluer en Premier League, donc pouvoir le faire à Chelsea me rend encore plus excité. » Laconique dans son communiqué de présentation, João Félix sait désormais à quoi s’en tenir. Car à Chelsea, tout sera à construire. Englué dans un marasme complet depuis le départ de son président Roman Abrahamovich, le club londonien enchaîne les transferts mais peine à trouver de la régularité et encore moins des résultats à la hauteur de son standing. Présent en conférence de presse ce mercredi, l’entraîneur Enzo Maresca a tenu à remettre les pendules à l’heure : «  Je ne travaille pas avec 42 joueurs. Je travaille avec 21 joueurs. Les quinze ou vingt autres joueurs s’entraînent sur le bord du terrain. Je ne les vois pas. Notre équipe n’est pas aussi chaotique que ce que l’on dit à l’extérieur. « . Une idée du contexte dans lequel Félix évoluera cette saison donc, qui en dit long sur les efforts demandés au Portugais, tant dans sa quête de stabilité que de performance.

Sur le front de l’attaque, il faudra en effet faire le tri au milieu composé de Cole Palmer, Noni Madueke, Mykhailo Mudryk ou Pedro Neto (Raheem Sterling est sur le départ). Malgré tout, difficile de ne pas voir l’ancien joueur de Benfi s’affirmer face à la concurrence, puisque seul Palmer semble réellement à la hauteur de ses qualités. La question qui reste donc à se poser concerne donc la maturité du jeu de João Félix. Technique et élégant balle au pied, il n’a jamais réussi à dépasser ce cadre purement esthétique en devenant un joueur décisif par la passe ou le but. Chose dont il est largement capable. En Premier League, l’objectif sera de s’échapper de ce profil d’éclairs d’éclat, pour enfin s’affirmer comme un élément indispensable. Le seul obstacle sera alors la patience. Tout d’abord les supporters de Chelsea, lassés de voir défiler livres sterling et joueurs depuis deux ans, sans la moindre ligne directrice. Ensuite les observateurs, attendant certainement les échecs du Portugais, pour l’intégrer officiellement au groupe des éternels espoirs. Le temps est venu de faire taire les critiques et de calmer les sceptiques.

Sterling n’a plus de numéro de maillot avec Chelsea

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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