Depuis l’automne 2022, la Fédération Internationale de Natation, Championnats mondiaux de natationpermet à deux nageurs par équipe de participer aux épreuves de natation artistique du jeux olympiques. Pourtant, aucun homme ne s’est présenté dans les bassins parisiens. Une absence qui fait débat dans le monde de la natation depuis plusieurs jours…
Les Jeux Olympiques sont-ils vraiment une question d’équité ?
Tony Estanguet avait promis : pour la première fois dans l’histoire, hommes et femmes concourent en nombre égal dans la Jeux Olympiques et Jeux paralympiques de Paris 2024. Un défi relevé qui semble offrir deux événements sportifs aussi équitables qu’inclusifs. Vraiment ? La parité des sexes n’est pas forcément de mise à tous les niveaux lors de ces Jeux, à commencer par le personnel entourant les athlètes.C’est simple : plus on est proche du terrain, moins on trouve de femmes. expliquer Béatrice Barbussevice-président de la Fédération française de handball, dans une interview pour LibérerAutour des espaces d’exercices, piscines ou tatamis, on ne comptait que 13% d’entraîneuses. Tokyo en 2021, et 11 % en Rio en 2016. Un déséquilibre que nous devrions revoir en ParisMême si les chiffres ne sont pas encore connus, ce déséquilibre entre les sexes touche aussi bien les femmes que les hommes selon les sports pratiqués. L’absence de nageurs dans les épreuves par équipes de natation artistique, par exemple, pose la question des stéréotypes de genre associés aux disciplines : « la boxe pour les hommes, et la gymnastique pour les femmes ». Entre le désir d’une représentation inclusive et les capacités physiques nécessaires, le cœur des décideurs de la natation est déchiré…
Gagner ou représenter, le choix difficile des Jeux Olympiques
Des performances différenciées entre femmes et hommes
Jusqu’où peut aller l’inclusivité dans le sport ? La performance requiert par nature des capacités physiques spécifiques, qui peuvent différer entre les hommes et les femmes. En natation artistique, l’endurance et la force doivent s’accompagner d’une technique irréprochable. Si les femmes excellent dans ce domaine, les hommes ont encore des progrès à faire : « Pour l’instant, les hommes n’ont pas les qualités techniques suffisantes. (…) Le niveau n’arrive pas comme ça. Et on avait vu que Bill May ou le nageur chinois Haoyu Shi avaient été testés aux Championnats du monde uniquement sur des acrobaties. Ils sont plus puissants, mais il faut que ça suive au niveau technique. » souligne également Virginie Dedieule triple champion du monde de natation artistique, dans une interview pour Infos France : SportUn dilemme se pose alors pour les fédérations : au nom de la parité et d’un devoir de représentation, faut-il qualifier les athlètes pour leur sexe plutôt que pour leurs capacités ?
La médaille avant tout pour la natation artistique
En natation artistique, la victoire semble être la priorité, aucun nageur n’ayant été sélectionné pour la Jeux Olympiques de Paris 2024même si l’opportunité leur était offerte pour la première fois. Un choix vécu comme une déception pour les Mot aquatiquequi s’est récemment exprimé sur le sujet : « La Fédération Internationale de Natation est très déçu qu’aucun nageur artistique n’ait été sélectionné pour Paris 2024. Cela aurait dû être un moment historique pour le sport. » Cette réticence est aussi perçue comme un frein pour une pléthore de fans, dont la représentation masculine dans la discipline pourrait pourtant être un déclencheur de vocation pour les petits garçons. Gagner ou représenter, la natation artistique ne semble pas prête à trancher en faveur de l’inclusivité, du moins pour le moment.