Divertissement

JO Paris 2024 : le garde républicain qui a dansé avec Aya Nakamura a été retrouvé

Ils n’avaient d’yeux que pour eux-mêmes. « Quelle performance hier (Vendredi) « , murmure un policier au passage d’une des stars du jour. Au lendemain de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques et de la prestation des 60 musiciens de la Garde républicaine aux côtés de la chanteuse Aya Nakamura et de 36 choristes de la chorale de l’armée, cette caserne de gendarmerie du 13e arrondissement était animée d’une apparente légèreté. C’est là, au sud de Paris, que vivent les musiciens de la Garde républicaine.

Après cette soirée d’anthologie, chacun sait que l’association avec le chanteur du tube « Djadja » a laissé des traces. Dans la salle de répétition de la caserne, le capitaine Frédéric Foulquier, chef de la musique de la Garde républicaine, arborait un sourire incandescent malgré « la nuit un peu courte ».

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« Nous avons senti que l’opinion publique ne resterait pas indifférente à cette performance »

Lui qui avoue ne « pas être un grand danseur » a enflammé les réseaux sociaux avec une danse iconique. Il ne feint pas la surprise : « On sentait que l’opinion publique ne resterait pas indifférente à cette performance. C’était un défi encore plus excitant de faire taire les rumeurs et de montrer qu’on peut se retrouver autour d’un art comme la musique. »

Les invectives et insultes racistes, nombreuses contre le chanteur franco-malien, ont été balayées d’un coup par les critiques dithyrambiques vendredi soir. « C’est la rencontre de deux mondes, la langue française académique et de l’autre côté la langue parlée, la langue de la rue », confiait-il, encore sous l’effet de l’adrénaline.

Une institution qui « évolue avec son temps »

Certains y ont vu une alliance contre nature, voire une preuve du « métavers » comme on a pu le lire sur les réseaux sociaux. « Pour nous, il n’y a pas de sous-culture. Et pour une institution comme la Garde républicaine, il est important de montrer qu’elle n’est pas figée mais évolue avec son temps et est ouverte à tous les genres musicaux. »

En l’occurrence, le titre « Pour moi formidable » de Charles Aznavour, retravaillé à la sauce R’n’B. Le duo a « un côté décalé » qui a le potentiel de mettre à mal « l’image (que) l’institution peut dégager », estime-t-il.

Le capitaine Frédéric Foulquier, chef musical de la Garde républicaine.
Le capitaine Frédéric Foulquier, chef musical de la Garde républicaine.

Pour l’adjudant Jérémie Dumbrill, corniste, « le répertoire importe peu ». Il dit avoir « déjà eu l’occasion de jouer avec différents artistes comme le groupe Indochine », lors d’un concert au Stade de France. Mais « les Jeux olympiques restent le summum de ce que l’on peut espérer », insiste le militaire.

La surprise fut totale pour l’institution et le secret bien gardé. « J’ai appris notre participation à la cérémonie lors d’une réunion en janvier. A l’époque, nous ne connaissions pas le nom de la star qui serait associée au tableau, se souvient le capitaine Frédéric Foulquier. Lorsque nous avons enregistré à la Seine Musicale, nous avons reconnu les thèmes d’Aznavour et les tubes d’Aya Nakamura, le mystère était donc levé. »

« Nous avons eu beaucoup de plaisir »

« Encore un peu dans l’émotion d’hier », a du mal à croire la clarinettiste Zoe Yvergniaux, 22 ans, qui a été si proche de la star mondiale. « Je viens d’une génération qui la connaît un peu plus, ça a été beaucoup de surprise au début. Je n’ai pas encore vraiment regardé les retours et comment cette alliance a été perçue, mais en tout cas, on s’est bien amusés. »

Paris (13e arrondissement), ce samedi 27 juillet. La gendarme adjointe Zoé Yvergniaux, 22 ans, clarinettiste, et l'adjudant Jérémie Dumbrill, corniste à la fanfare de la Garde républicaine.
Paris (13e arrondissement), ce samedi 27 juillet. La gendarme adjointe Zoé Yvergniaux, 22 ans, clarinettiste, et l’adjudant Jérémie Dumbrill, corniste à la fanfare de la Garde républicaine.

Ce n’est pas la première fois que la Garde républicaine fait sensation. En 2017, elle avait déjà fait parler d’elle au Stade de France quand l’un de ses musiciens avait joué à la guitare électrique l’une des chansons du groupe britannique Oasis, juste avant le début d’un match de football entre la France et l’Angleterre, en hommage aux victimes des attentats de Manchester et de Londres. Et que dire de la cérémonie de clôture ? « On ne dira rien », interrompt en riant le capitaine Frédéric Foulquier.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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