JO Paris 2024, gymnastique : avec un mouvement « sorti du chapeau », Ait Said accède à la finale des anneaux
Et c’est une bonne chose. Seul Français en lice chez les hommes, le gymnaste Samir Ait Said s’est qualifié pour la finale des anneaux – sa spécialité et le seul agrès sur lequel il concourait – ce samedi.
Au terme d’une routine propre et maîtrisée, simplifiée par rapport à ce qui était initialement prévu, le Français a pris la troisième place, avec la note solide de 14.966. Ce mouvement, « sorti d’un chapeau », de son propre aveu, puisqu’il ne l’avait plus fait depuis la Coupe du monde de Doha en avril, lui permet de faire partie des huit gymnastes pouvant atteindre la finale de ces Jeux olympiques de Paris 2024 dans sa spécialité.
Au terme d’une sortie parfaitement maîtrisée, difficile de savoir qui est le plus heureux, les Antibois ou le public. Les acclamations qui ont accueilli Samir Ait Said à son entrée sur la scène de compétition, en milieu d’après-midi, donnaient déjà le ton. Dès son échauffement, et plus encore lors de sa présentation devant les juges, les cris d’encouragement et les applaudissements ont résonné dans la salle et sont allés droit vers lui. « Quand je suis entré, j’ai flippé », s’est amusé celui qui est pourtant un habitué de cette Arena Bercy, temple de la gymnastique artistique pendant les Jeux olympiques.
« Sûrement » une autre séquence dans la finale
Il faut dire que l’ambiance est ici particulière. Les tribunes, en partie dans l’ombre, se dressent tout autour des appareils, éclairés par les immenses spots suspendus au plafond. Pour cette journée de qualification, tous les sièges ne sont pas encore occupés – notamment les places les plus chères – mais l’Arena Bercy affiche déjà complet.
Et l’explosion de joie qui conclut la routine de Samir Ait Said, vers 16h20, est puissante. Plus encore qu’après les mouvements réussis des Britanniques, Américains, Espagnols ou Japonais, pourtant appréciés du public. Les gymnastes ukrainiens reçoivent eux aussi un accueil très chaleureux.
Quelle que soit la nation représentée, les spectateurs ne sont pas avares de réactions. De bruyants « ho » de déception s’élèvent lorsqu’une grosse erreur survient, des « ha » inquiets en cas de chute. Les éléments spectaculaires déclenchent aussitôt un tonnerre d’applaudissements, avant même la fin de l’exercice. « Je savais que ce serait bruyant, j’ai déjà concouru dans cette salle. Mais là, c’est au-delà de ce que j’imaginais. C’est énorme », s’émerveille l’Anglais Harry Hepworth à sa sortie de la scène de compétition.
A l’issue de cette journée de qualifications, un duo chinois a occupé les premières places aux anneaux, avec notamment le tenant du titre olympique, Liu Yang, qui est arrivé deuxième avec 15,233 points, derrière son compatriote Jingyuan Zou (15,300).
Rien n’est écrit d’avance pour la suite et le podium reste ouvert. D’autant que le Français va « sûrement » s’offrir un autre enchaînement en finale. « Je sais que je peux gagner une médaille. Le score peut encore s’améliorer », promet Samir Ait Said pour la fin de la compétition. D’ici là, place à la récupération. « Je ne veux pas répéter l’erreur de Tokyo », balaie-t-il. En 2021, il s’était blessé au biceps à l’entraînement trois jours avant la finale et n’avait pas réussi à monter sur le podium. Au programme donc, repos et soins dimanche et lundi, pour arriver « rechargé » à l’entraînement mardi. Et, on l’espère, en pleine forme le 4 août.
