Jusqu’à présent, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP) refusait d’évoquer un plan B. Ce vendredi, son patron, Tony Estanguet, a enfin dévoilé les solutions envisagées si la Seine était trop polluée.
Pour l’épreuve de natation marathon, le site de Vaires-sur-Marne, qui accueille les épreuves de canoë et d’aviron lors des JO, servira de plan B pour garantir aux athlètes la tenue des compétitions. Le site « offre toutes les caractéristiques pour accueillir ces épreuves », a assuré le patron de Paris 2024 dans un entretien au journal « L’Equipe ». Cette idée avait été évoquée mais jamais confirmée.
Le triathlon pourrait être juste un duathlon
Pour le triathlon (natation, vélo, course à pied), la règle est différente et les épreuves pourraient devenir des duathlons. « Nous avons des plans d’urgence pour reporter les compétitions, ce qui nous permet d’être relativement sereins en cas d’épisodes pluvieux. En dernier recours, le règlement prévoit que nous puissions basculer sur des duathlons », rappelle Tony Estanguet à « L’Equipe ». En clair, avant d’envisager de supprimer la partie natation des épreuves, celles-ci pourraient dans un premier temps être décalées de quelques jours.
Moins d’un mois avant les faits, le président du Cojop se montre néanmoins confiant. L’état sanitaire de la Seine s’est amélioré fin juin. Après être restée impropre à la baignade pendant presque tout le mois de juin en raison d’une pollution bactériologique trop importante, la rivière est récemment passée sous les seuils définis par la directive européenne pendant quatre jours, dont deux jours consécutifs (les 28 et 29 juin), en tout et pour tout les quatre points de prélèvement de la capitale.
Ces premiers bons résultats, liés notamment à une météo ensoleillée dès les premiers jours de l’été, ont été obtenus malgré un débit de rivière « quatre à six fois » supérieur « au débit estival habituel », soulignent les organisateurs.
« De bon augure »
Pour la mairie et la préfecture de région, cette amélioration « est la conséquence du retour du soleil et de la chaleur », mais aussi « des travaux menés dans le cadre du Plan d’amélioration de la qualité des eaux de la Seine » qu’elles copilotent depuis 2016. Pour l’adjoint aux JO et à la Seine à la mairie de Paris, Pierre Rabadan, ces résultats positifs malgré le fort débit, « facteur défavorable pour la qualité de l’eau », sont « plutôt de bon augure pour l’avenir ».
Le suspense demeure toutefois pour la suite. Si la qualité de l’eau a été jugée « conforme » sur six jours « pour la quasi-totalité des quatre points de prélèvement », comme le soulignent les autorités, les résultats montrent une dégradation locale le 27 juin, et une dégradation générale le 30. En cause : « une pollution locale et ponctuelle » et « des précipitations en amont ».
Des adaptations nécessaires avec un fort débit de la Seine
Le débit de la Seine reste lui aussi anormalement élevé pour la saison, suscitant de nombreuses inquiétudes chez les organisateurs pour les épreuves mais aussi et surtout pour la cérémonie d’ouverture du 26 juillet. En raison de fortes pluies continues au printemps et depuis début juin, le débit a dépassé les 300 m3/s quasiment tout le mois, soit deux à trois fois la norme estivale habituellement fixée entre 100 et 150 m3/s. Il a parfois dépassé les 600.
« Ce qu’il faut éviter, c’est tout ce qui dépasse 500 m/s (car) les bateaux ne vont pas à 9 km/h mais à 12 km/h », a expliqué jeudi à l’AFP Thierry Reboul, directeur des cérémonies au comité d’organisation, en référence à la flotte de bateaux sur le fleuve lors de la cérémonie d’ouverture. Entre 300 et 500 mètres cubes, il y aura « une adaptation », « comme retirer les bateaux qui sont les plus hauts », a-t-il indiqué. Thierry Reboul, qui a reçu jeudi matin les prévisions météo pour les trois prochaines semaines, assure qu' »on reviendra aux normes ».
Autre rayon de soleil bienvenu pour les organisateurs : la réouverture cette semaine du pont Sully, point de passage central de la cérémonie entre l’île Saint-Louis et la rive gauche, dont les arches avaient été endommagées en janvier par une péniche. Après plusieurs mois de travaux, le site sera dégagé samedi et la circulation routière rouverte sur le pont, a précisé Pierre Rabadan. Sous le pont, la circulation fluviale est revenue à la normale mardi, a-t-il précisé.
Avec l’AFP