A la tête du comité d’organisation des JO, Tony Estanguet peut pousser un ouf de soulagement. Mis sur les rails par Bernard Lapasset, promoteur de sa candidature et décédé en 2023, il a parfois ramé à contre-courant. Mais, armé de son sourire ultra-lumineux, le triple champion olympique de canoë a réussi à faire taire le « bashing olympique » auquel les organisateurs étaient confrontés avant l’événement. En chef d’orchestre, il a su travailler avec des politiques de tous bords, de la maire de Paris, Anne Hidalgo, à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, en passant par la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. « Animal à sang froid », il s’est imposé, entouré de sa garde rapprochée. A la direction générale, Étienne Thobois puis Édouard Donnelly l’ont aidé à mener le navire à bon port.
2 Michel Cadot, le démineur
Dans l’ombre, le préfet dédié aux JO, Michel Cadot, a mis beaucoup d’huile dans les rouages pour que l’équilibre tienne. Des organisateurs au gouvernement, en passant par la mairie de Paris, tous saluent l’action de ce grand fonctionnaire dans son poste de délégué interministériel aux JO. Il a résolu les crises, fait passer les messages et joué un vrai rôle d’amortisseur. Avec un objectif : que l’Etat ne laisse pas plus d’argent que raisonnable et que l’héritage ne soit pas un vain mot. Deux autres préfets ont joué un rôle clé : le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, et le préfet de la région Île-de-France, Marc Guillaume.
3 Jean Castex, le chef de train
Promu à la tête de la RATP, la régie des transports parisiens, moins de deux ans avant les JO, l’ancien Premier ministre Jean Castex a lui aussi gagné sa course contre la montre. Avec un succès principal : avoir fait arriver à temps la ligne 14 au village olympique, à Saint-Denis, et à l’aéroport d’Orly. Et une satisfaction : avoir fait taire les mauvaises langues qui avaient présenté les transports comme le maillon faible potentiel de ces Jeux. Une manière de boucler la boucle pour celui qui avait été le premier délégué interministériel aux JO, de 2017 à 2020 (avant son passage à Matignon).
4 Nicolas Ferrand, le bâtisseur
L’ingénieur Nicolas Ferrand (X-Ponts, qui a étudié au MIT à Boston) a supervisé les infrastructures. Il avoua plus tard avoir eu des « sueurs froides » après le déclenchement de la guerre en Ukraine, craignant une pénurie de matériaux. Au final, tout a été livré dans les délais et dans le budget. En sept ans, plus de 30 000 personnes ont travaillé, des grands chefs du BTP français aux petits artisans.
5 Thierry Reboul et Thomas Joly, les créatifs
Dans ses remerciements, Emmanuel Macron les a associés à Tony Estanguet, les surnommant « les 3T ». Thierry Reboul, star de l’événementiel, et Thomas Jolly, jeune prodige de la mise en scène, ont associé leurs talents pour animer les cérémonies d’ouverture et de clôture. Le premier avait notamment attiré l’attention en 2005 en habillant la réplique parisienne de la Statue de la Liberté du maillot de Tony Parker pour célébrer le deuxième titre NBA du basketteur français. Le second avait marqué les esprits au Festival d’Avignon en 2014 avec son adaptation de la trilogie Henry VI de Shakespeare (un spectacle de 18 heures).