Des forces de l’ordre venues du Qatar, de Pologne, d’Espagne et d’Allemagne vont renforcer les rangs de la « task force » française du 26 juillet au 11 août afin de sécuriser les Jeux olympiques. Arrestation, port d’armes… La Dépêche fait le point sur les droits qui leur seront accordés.
Même si « il faut bien sûr rester humble face au danger », comme le déclarait Gérald Darmanin en avril dernier au Parisien, le ministère de l’Intérieur se montre confiant pour sécuriser la France pendant les JO. Parmi les mesures de sécurité mises en place, la mobilisation d’une « task force » composée de quelque 2.500 policiers et gendarmes étrangers, qui viendront renforcer les 53.000 militaires, policiers et gendarmes français mobilisés pour les Jeux. 31 Etats européens ont répondu présents : l’Espagne (360 personnels), le Royaume-Uni (245) et l’Allemagne (161). Le Qatar fournit de son côté 105 policiers.
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La nature des droits accordés à cette « task force » étrangère a cependant fait l’objet de déclarations contradictoires de la part du ministère de l’Intérieur. Arrestation, port d’armes… Voici ce qu’ils peuvent faire, et ce qu’ils ne peuvent pas faire
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« Prévention de proximité » en collaboration avec les policiers français
N’ayant pas de prérogatives judiciaires sur le sol français, ces renforts étrangers ne pourront pas procéder à des interpellations selon le ministère de l’Intérieur. Ils seront donc « systématiquement en binôme » avec les forces de sécurité intérieure françaises, souligne Beauvau. Leur mission principale sera d’effectuer de la « prévention de proximité » et des « patrouilles du dernier kilomètre au plus près des sites et du public », selon une source policière citée par l’AFP. « Ils aideront aussi les spectateurs qui pourront rencontrer des personnes qui parlent leur langue », a précisé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
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Les policiers étrangers pourraient être armés « sous certaines conditions »
Contrairement aux déclarations du ministère de l’Intérieur, le préfet de police Laurent Nunez avait déclaré en mars dernier sur France 2 que certains de ces policiers étrangers seraient autorisés à porter une arme. L’exception concerne principalement les forces armées affectées aux délégations. Dans « certaines conditions », « les policiers étrangers, qui sont des agents de protection des délégations, (peuvent) être armés, a-t-il affirmé. Mais ce sont des autorisations que je délivre », a indiqué le préfet de police sur France 2.
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« Ce n’est pas du tout une coalition internationale »
Dans un contexte de crise internationale majeure, la question de la sécurisation des Jeux olympiques est pour le moins épineuse. En mars dernier, la France est passée au niveau « Urgence Attaque » après l’attentat terroriste survenu près de Moscou. La semaine suivante, le ministre polonais de la Défense Wladyslaw Kosiniak-Kamysz a déclaré sur X que « les forces armées polonaises » rejoindraient « la coalition internationale (française) pour la sécurité des Jeux olympiques ».
L’emploi du terme de « coalition », utilisé par Emmanuel Macron en octobre dernier pour parler du Hamas, n’a pas échappé à la justice. LibérerLes médias ont immédiatement interpellé le ministère français des Armées, qui a hoché la tête. Selon ses déclarations, « il ne s’agit pas du tout d’une coalition internationale », mais d’une « task force », ce qui peut se traduire par « force d’intervention ».
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La police qatarie sera déployée aux côtés d’équipes cynophiles
Dernier point d’interrogation : l’affection de la délégation qatarie, dont les véhicules ont été très remarqués dans les rues de Paris. Selon le ministère de l’Intérieur, le gros de leurs troupes sera « composé d’équipes canines à la recherche d’explosifs et de policiers qui patrouilleront à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle ». Les Qataris ne seront pas les seuls à être accompagnés par des forces cynophiles : la Pologne a également mobilisé ses chiens pisteurs pour des missions de garde et de patrouille.