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JO 2024 – Le stade Yves du Manoir en forme olympique pour les premiers matchs de hockey sur gazon


REPORTAGE – Les défaites sèches des hockeyeurs Bleus (hommes et femmes) n’ont (presque) pas gâché la fête à Colombes.

Correspondant,

Un moment d’histoire. Quand la sono a diffusé la Marseillaise à 16h56 ce samedi, le stade Yves-du-Manoir de Colombes a retrouvé un nouveau souffle. Depuis un demi-siècle et le transfert des équipes de France de football et de rugby au Parc des Princes, puis au Stade de France, le match France-Allemagne de hockey sur gazon a marqué le retour officiel d’une équipe française dans le stade mythique, au cœur des Jeux olympiques de 1924.

Construit pour accueillir les Jeux Olympiques de Paris il y a 100 ans, le stade a accueilli la Coupe du Monde de football de 1938, des matchs internationaux de rugby et de football, des finales de Coupe de France et de grandes compétitions d’athlétisme… avant de tomber dans un relatif oubli. Si les cités sans âme d’un côté et la bretelle d’accès à l’A86 et ses anciennes usines de l’autre ne constituent pas un cadre aussi glamour que les Invalides ou le Champ-de-Mars, le stade Yves-du-Manoir (du nom d’un ancien rugbyman du Racing Club de France) fait forte impression pour son retour aux affaires.

L’historique et imposante tribune de 6 000 places a été repeinte et a conservé son âme. Et avec les trois tribunes temporaires, construites uniquement pour les Jeux olympiques, le stade peut accueillir jusqu’à 10 200 spectateurs. A cela s’ajoutent les 4 300 places du stade annexe, conçu spécialement pour le hockey sur gazon. La pelouse luxuriante sur laquelle évoluent les rugbymen du Racing 92 depuis quelques années a été remplacée par un tout nouveau terrain synthétique bleu.

En fin de matinée, lors de la victoire des Pays-Bas face à l’Afrique du Sud (5-3), une impressionnante colonie de supporters oranjes avait pris place dans un stade bien rempli, mais pas complètement plein. Dans ce stade à ciel ouvert avec une seule tribune couverte, imperméables et parapluies étaient de sortie toute la matinée. Pas de quoi décourager les convertis. Numéro un chez les hommes et les femmes, les Pays-Bas comptent pas moins de 250 000 licenciés, quand la France en compte… 11 800. Dans notre pays, le hockey sur gazon reste un sport collectif encore assez méconnu du grand public. Illustration, Frédéric, 52 ans, habitant de Bois-Colombes, venu en voisin et qui a complètement découvert cette discipline en ce samedi pluvieux. Je suis venue avec mon fils Jules. Nous habitons à une demi-heure à pied et les prix sont abordables. Nous aimons les sports collectifs. Nous avons donc voulu encourager les Bleus qui joueront plus tard. On a vu le match Pays-Bas-Afrique du Sud. Je trouve ça cool. Je ne connais rien à ce sport. C’est une première pour moi ! Je pensais en fait que le terrain était en herbe et qu’il serait boueux avec la pluie qui tombe depuis hier. (des rires) Je pensais aussi qu’ils jouaient avec un palet (une balle en fait). J’étais complètement à côté de la plaque (des rires). Mais c’était une belle opportunité d’assister à un événement olympique. Nous avons également acheté des billets pour les quarts de finale, en espérant que les Bleus seront là ! D’ici là, je serai devenu un véritable spécialiste (sourires). »


« Je n’ai jamais vu nos équipes nationales jouer devant autant de monde en France »

Jérôme, 39 ans, licencié au club de Montrouge

Des novices mais aussi de vrais passionnés se sont déplacés pour assister à un événement historique : «C’est un grand moment, souffle Jérôme, 39 ans, licencié au club de Montrouge. Je viendrai à presque tous les matchs des équipes françaises. On ne pouvait pas laisser passer cette opportunité. Je n’ai jamais vu nos équipes nationales jouer devant autant de monde en France.« Et si le stade n’était pas non plus complètement rempli pour les Bleus, l’ambiance était là. Des « Allez les Bleus, Allez les Bleus » descendaient régulièrement des tribunes. L’ambiance montait d’un cran lorsque les hommes de Frédéric Soyez réduisaient le score à la dernière seconde du premier quart-temps. Et une vague s’était déclenchée, même lorsque les Bleus étaient menés 5-1 à la mi-temps. Le public continuait d’encourager son équipe nationale en seconde période malgré la déception. »

L’équipe de France masculine, 9et La nation mondiale, dont l’objectif est d’atteindre les quarts de finale pour son retour aux JO après 52 ans d’absence, a finalement subi une correction de la part de l’Allemagne, championne du monde en titre et déjà forte de onze médailles olympiques à son actif (8-2). Et l’écart de niveau technique entre les deux équipes a parfois semblé abyssal, « Honnêtement, 8-2, ça fait mal. On n’est pas content de notre prestation, a glissé le capitaine des Bleus surpris par une telle correction. Pour leur retour après 52 ans d’absence aux Jeux Olympiques, les Tricolores ont peut-être été rattrapés par leurs émotions. C’était vraiment fou. Pendant l’échauffement, on sentait l’ambiance monter. On voyait où nos familles étaient assises. Pendant l’hymne national, on n’avait jamais autant crié.

Après ce début difficile, les Bleus affronteront les Pays-Bas (28 juillet), l’Espagne (30 juillet), la Grande-Bretagne (1er août) et l’Afrique du Sud (2 août). Avec l’objectif de remporter au moins deux matchs pour croire aux quarts de finale. Malgré une défaite (2-6), les Bleus ont également inscrit leurs deux premiers buts olympiques pour leur première participation, au terme d’une journée qui restera néanmoins historique et inoubliable pour tous les fans de hockey sur gazon en France.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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