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JO 2024 – Basket : « C’est fou comme c’était dur »… Comment les Bleus ont « fait douter la meilleure équipe du monde »

À l’Arena Bercy,

Si vous êtes né, que faisiez-vous le 5 août 1992, bien avant que l’OM ne touche au Graal européen, par exemple ? Ce jour compte beaucoup dans l’histoire du basket américain : c’était le jour de la dernière défaite des joueurs de la Team USA dans un tournoi olympique, en demi-finale à Barcelone contre… la CEI ! Depuis, on a affaire à une série insensée de 61 victoires d’affilée, huit titres consécutifs aux Jeux, et même un écart moyen de plus de 20 points en finale.

Sauf que ce huitième titre obtenu ce dimanche aux JO de Paris 2024 ne tenait qu’à un fil, ou plutôt à quelques centimètres des pieds de Gabby Williams, qui a privé l’équipe de France d’une prolongation (66-67). Mais comment diable les Bleues de Jean-Aimé Toupane, seulement en bronze l’été précédent à l’Eurobasket, avec une lourde affaire Marine Johannès sur les bras, ont-elles réussi à se hisser au niveau d’Américaines indétrônables aux JO depuis Atlanta 1996 ? Selon Alexia Chéry, tout a commencé avec la première rencontre entre Jean-Aimé Toupane et le groupe en 2021.

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Seulement 25-25 à la mi-temps

« Tout le monde pensait que le staff était fou quand ils sont arrivés en disant qu’ils voulaient être médaillés d’or olympiques à Paris », confiait le capitaine de l’Asvel. « Depuis, on a l’or dans la tête depuis le début. C’est pour ça qu’on n’était pas satisfaits après la demi-finale contre la Belgique. Là, on a cru en eux jusqu’au bout, et je pense qu’on a montré qu’on n’avait pas peur d’eux, qu’on ne les prenait pas pour des invincibles. » À Bercy, les joueurs français ont fait preuve de beaucoup de personnalité pour résister au rouleau compresseur de Team USA, avec un goût du sacrifice et une science de la défense collective remarquable, comme en témoigne ce mini-score de 25-25 à la mi-temps, et même 35-25 trois minutes plus tard, au terme d’une série folle.

Et si les doutes et même les craintes se retrouvaient enfin chez la grande favorite américaine ? Pas selon Sabrina Ionescu : « Ce qui est assez impressionnant, c’est qu’aucune d’entre nous n’a été surprise ou n’a perdu son sang-froid. Nous avons simplement tenu bon et compris que nos tirs allaient rentrer, nous jouions contre une très bonne équipe devant son public. »

« Les femmes françaises étaient tellement agressives »

On sent encore que sa coéquipière Napheesa Collier a été bluffée par l’opposition des partenaires de Valérie Ayayi dans tous les bons coups : « les Françaises ont été tellement agressives, avec leur excellente défense, qu’il a fallu vraiment prendre soin du ballon. C’est fou comme c’était dur aujourd’hui. J’ai l’impression que les matchs pour la médaille d’or doivent se dérouler comme ça. » La compétitivité française s’est révélée d’un bout à l’autre à l’opposé de la précédente finale Team USA-France, qui s’était soldée par une folle raclée 86-50.

« En 2012, c’était le début de quelque chose en France, une génération qui nous a lancées et nous a donné envie de rêver grand », poursuit Alexia Chéry. « Désormais, en termes de physique, de basket et d’intensité, le jeu que nous propose Aimé peut rivaliser avec une telle équipe. » Et comment, portées par leur abnégation et quelques gros coups de Gabby Williams (19 points), les Bleues n’ont cédé l’or qu’au buzzer d’une finale passionnante, avec finalement encore plus de suspense que celle de leurs homologues masculines la veille.

« Un match de basket absolument incroyable »

« Nous avons prouvé au monde que nous avions notre place en finale et j’en suis très fière », a déclaré la meneuse française Romane Bernies. « Nous avons montré la voie, et beaucoup de gens diront désormais que c’est possible, que les Etats-Unis ne sont pas si loin ». Bien sûr, les Belges étaient déjà passées tout près de réaliser l’exploit en février lors d’un match du tournoi de qualification olympique disputé en Belgique (79-81). Sauf que Team USA était déjà qualifiée et qu’il n’y avait donc pas d’enjeu majeur autour de ce match.

La sélectionneuse américaine Cheryl Reeve a tenu à saluer la performance française : « C’était un match de basket absolument incroyable. Les Françaises ont joué avec leur identité et nous n’avons pas pu accéder à la nôtre à cause de ce qu’elles faisaient. » A savoir un plan de jeu clairement défini, contrairement aux hésitations de l’Eurobasket 2023. « On savait qu’on pouvait rivaliser avec toutes les équipes, y compris Team USA, à condition d’avoir cette intensité, cette envie », résume la capitaine Sarah Michel-Boury, qui a disputé ce dimanche son dernier match international. « On les a poussées à douter et à jouer sur demi-terrain. On les a vraiment perturbées, en réduisant leur capacité de tir. »

« Ce que nous avons fait est énorme et inspirant »

Et donc en les empêchant de courir chercher quelques paniers faciles. Non, l’Arena Bercy a été le théâtre d’une rude bataille dans laquelle les arbitres ont décidé de ne pas intervenir souvent. « On a peu sifflé tout au long du tournoi en fait, c’était très physique, a confié Marine Johannès, malheureusement en manque de justesse dans cette finale (9 points à 3/13). Tout est passé par la défense : on s’est mis à leur niveau et on peut être très fières de notre match. Faire douter la meilleure équipe du monde, c’est un sentiment qu’on n’a pas tous les jours. »

C’est pourquoi Gabby Williams, en larmes au coup de sifflet final, s’est ensuite glissée en conférence de presse, pleine d’espoir : « Dès le début du match, on a mis la pression. On leur a montré qu’on était là pour gagner et j’ai senti qu’on était vraiment là pour aller chercher la médaille d’or. Ce qu’on a fait est énorme et inspirant. Tout le monde parlera de ce match pendant des années. »

Y compris outre-Atlantique, tant le défi de Team USA était tout autre que sa demi-finale sans peur face à l’Australie (85-64). Brittney Griner conclut à ce sujet : « peut-être que le public arrêtera de dire que c’est juste facile pour nous, qu’on gagne l’or dès qu’on entre dans un tournoi. Merci aux Françaises pour ça, elles nous ont vraiment poussés. » Quant à Victor Wembanyama et son équipe, rendez-vous à Los Angeles en 2028 pour la revanche.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.

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