Jeux paralympiques : Lucas Mazur et Charles Noakes, deux joueurs de badminton remportent l’or

La Marseillaise n’avait jamais résonné à l’Arena Porte-de-la-Chapelle. Inaugurée quelques mois avant les Jeux, privée de médailles françaises en badminton et en haltérophilie pendant les JO, la salle de la banlieue nord de Paris a connu des débuts retentissants lundi soir, avec la victoire de Lucas Mazur en para-badminton, dans une ambiance explosive.

Face à l’Indien Lalinakere Suhas Yathira, qui lui avait ravi la place de numéro 1 mondial quelques semaines plus tôt, le Français n’a laissé aucun espoir à son adversaire. Lucas Mazur a empoché les huit premiers points du match, avant de dérouler dans le premier set, alternant amorties au bord du filet et longs volants mal maniés par l’Indien. Haranguant sans cesse le public surexcité de l’Arena Porte-de-la-Chapelle, il a ensuite réussi à négocier un deuxième set moins bien engagé, ne concédant quasiment aucune erreur, pour finalement les dominer 21-13.

Les clichés spectaculaires de Charles Noakes

Lucas Mazur conserve ainsi son titre paralympique obtenu il y a trois ans à Tokyo. Une nouvelle ligne à son immense palmarès qui compte également six titres européens, deux titres mondiaux, et qu’il avait déjà étoffé quelques heures plus tôt. Lundi matin, en double mixte avec Faustine Noël, il est allé chercher la médaille de bronze face à la paire thaïlandaise (21-14, 21-16).

Une deuxième médaille après l’argent à Tokyo pour ce duo qui a pourtant peu d’occasions de trouver son rythme. « Faustine s’entraîne à Rennes et moi à Salbris (Loir-et-Cher)à côté de Vierzon. Nous avons programmé six réunions au cours de l’année pour créer une unité et des automatismes sur le terrain », expliquait Lucas Mazur dans L’Equipe en juin.

Lundi soir, Faustine Noël était au premier rang pour la finale du simple de Lucas Mazur, lui criant ses encouragements tout au long du match avant de venir le serrer dans ses bras sur le court. Un geste que tout le public de l’Arena Porte-de-la-Chapelle aurait aimé imiter.

Quelques heures après la victoire de Lucas Mazur, la quête de l’or a mis plus de temps à prendre forme pour Charles Noakes, qui affrontait la Britannique Krysten Coombs en finale dans la catégorie SH6, réservée aux petits joueurs. Mené une grande partie du premier set, l’énergique badmintonneur londonien s’est nourri du public pour réaliser quelques coups fantastiques dans un match très défensif. L’un d’eux, un amorti croisé impressionnant, lui a permis d’empocher ce set 11-9. Confiant, Charles Noakes a ensuite déroulé, continuant à couvrir toute la surface du court alors que son adversaire semblait émoussé, et jouant avec une extrême précision pour remporter 17 des 22 premiers points. Après un léger creux de forme, il s’est finalement imposé 21- . Le moment est venu d’enlever son maillot et de s’allonger par terre sur le drapeau français, avant de se lancer dans un tour d’honneur au milieu du tourbillon de l’Arena. Même Krysten Coombs, battue, a célébré à ses côtés, comme pour savourer l’ambiance et reconnaître la supériorité du Français. A 27 ans, alors qu’on ne l’attendait pas forcément sur une médaille, Charles Noakes a remporté avec brio le premier titre majeur de sa carrière.