Jeux olympiques : Paris tente par tous les moyens de nettoyer la Seine. Est-elle arrivée là ?
Aujourd’hui, le mouvement va dans l’autre sens. Un projet de revitalisation pluriannuel a donné une nouvelle vie aux quais, avec le patrimoine industriel reconverti en lieux culturels. Une péninsule polluée, autrefois utilisée pour stocker du charbon, a été réaménagée en un parc planté d’arbres choisis pour leurs propriétés nettoyantes naturelles.
La ville prévoit d’ouvrir trois zones de baignade publiques le long du fleuve pour l’été 2025, transformant une décharge en un lieu sublime.
La qualité de l’eau de la Seine a commencé à s’améliorer en 1991, lorsque l’Union européenne a adopté une législation visant à lutter contre une source majeure de pollution de l’eau : les eaux usées urbaines. Le Syndicat Interdépartemental de l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne (SIAAP) a pris des mesures importantes pour moderniser les réseaux sanitaires, avec notamment des investissements majeurs dans les infrastructures de la station d’épuration de Seine Aval, responsable des trois quarts des eaux usées de la région. Plus tard, en 2015, la ville de Paris a déployé son plan baignade, accompagné de mesures concrètes pour assainir la Seine et la Marne, un sous-affluent, et rendre la Seine propre pour les Jeux olympiques de 2024. Le fleuve doit être un élément central de l’organisation des Jeux.
Le plan prévoyait de raccorder plus de 23 000 résidences, y compris des péniches, au réseau d’égouts, qui rejetait auparavant les eaux usées non traitées dans les rivières.
« Les Jeux Olympiques ont joué un rôle d’accélérateur, explique Pierre Rabadan. « Sans les jeux, le projet aurait probablement pris dix ans de plus. »
Les effets de la dépollution se font sentir en aval, dans certains des bassins versants les plus urbanisés de France.