L’international français Morgan Schneiderlin, 15 sélections avec les Bleus, a partagé sur la radio numérique 100% euro de RMC la frustration potentielle des joueurs qui n’ont toujours pas eu une minute de jeu (Areola, Samba, Konaté, Pavard, Mendy, Clauss, Zaïre). -Emery) dans cet Euro 2024. L’ancien milieu de terrain de Manchester United, qui a pu disputer le troisième match lors de la Coupe du monde 2014, est resté sur le banc pour la troisième rencontre de la phase de groupes de l’Euro 2016, malgré la première place de l’équipe de France.
Morgan, certains joueurs étaient visiblement frustrés de ne pas avoir eu de temps de jeu lors du troisième match contre la Pologne, vous les comprenez ? Comment Didier Deschamps peut-il gérer cela ?
Je les comprends à 2000%. C’est très difficile de gérer un groupe pendant 45 jours. Les joueurs qui sont sur le banc sont des joueurs qui ont gagné la Ligue des champions, qui sont titulaires au PSG, qui sont des joueurs de Liverpool… C’est très difficile. Pour le troisième match, l’idéal pour Deschamps aurait été qu’ils gagnent les deux premiers et empochent les six points pour pouvoir tourner comme il l’a fait lors de la Coupe du monde 2022. À l’époque, je me suis battu avec ma famille et mes amis qui disaient : « Non mais je ne comprends pas, Deschamps doit maintenir la dynamique, on est bien placé dans cette Coupe du monde, il faut continuer à gagner etc. » Non, non, non, il faut faire jouer tout le monde, il faut faire en sorte que tout le monde soit content parce que ces joueurs qui ne jouent pas, il faudra qu’ils se lèvent tous les matins pour s’entraîner, se donner à fond pour permettre aux autres de maintenir un certain niveau.
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Comment l’avez-vous vécu en 2016 ?
Quand on ne joue pas, pour l’avoir vécu en 2016 où je m’attendais à jouer comme trois ou quatre autres joueurs et qu’on n’entrait même pas en jeu… J’ai toujours été collectif parce que l’équipe de France est plus grande que tout le monde, que n’importe quelle individualité mais il m’a fallu trois ou quatre jours pour m’en remettre et je tirais la gueule parce que c’est difficile… Tu es là, tu te lèves tous les matins, tu fais les choses bien. Je me mets à la place de ces joueurs et je comprends tout à fait que certains soient un peu dégoûtés. Après, chacun peut se rassurer, il y a la performance collective qui va prendre le relais. Tout le monde signerait pour être champion d’Europe.
Dans les moments de la vie, les soirs après le repas, en jouant aux cartes, aux jeux vidéo, quelles interactions aviez-vous avec les professeurs ? Avez-vous essayé de rester positif avec eux ou avez-vous parfois laissé transparaître votre frustration au risque que les titulaires la ressentent ?
De mon expérience, avec les gens avec qui j’étais, avec qui je pouvais jouer aux cartes, m’entraîner… Chacun avait un petit mot pour moi. Chaque joueur m’a mis la main autour du cou et m’a dit : « Ecoute, nous sommes désolés pour toi. Gardez la tête haute, nous allons remporter la Coupe ensemble. » L’ambiance que nous avions entre nous en 2016 était vraiment géniale. Je ne sais pas comment c’est cette année mais à mon époque, il n’y avait aucun problème à cet égard. Tout le monde est assez intelligent pour comprendre que les mots sont difficiles à trouver et les obtenir après ne pas avoir joué pour le troisième match est un peu difficile. Même l’entraîneur savait quand nous parler et quand ne pas nous parler, car il n’entendait rien.