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Jésus, Bouddha, astrologie, spiritualisme… La quête spirituelle insatiable de Françoise Hardy

Jésus, Bouddha, astrologie, spiritualisme… La quête spirituelle insatiable de Françoise Hardy

« Dans l’espace qui relie le ciel et la terre, le plus grand des mystères est caché/Comme la brume voilant l’aube, il y a tant de belles choses que tu ignores/La foi qui brise les montagnes, la source blanche dans ton âme… » La spiritualité de Françoise Hardy transparaît, raffinée, peut-être plus que jamais sur les ondes, le 16 novembre 2004 à l’occasion de la sortie de son 24e album. Tant de belles choses. Au lendemain du décès de l’artiste, mardi 11 juin, sa chanson éponyme – qui raconte le cri d’amour d’une mère malade envers son enfant – prend des airs de « testament spirituel » de l’icône des années soixante.

Le chemin de foi de Françoise Hardy a emprunté des chemins atypiques, sur lesquels elle s’est volontiers confiée. Née à Paris en 1944, la petite Françoise, dont l’oncle jésuite fut déporté à Dachau pour faits de résistance, fut scolarisée « classique pour l’époque » dans un établissement catholique – ce qu’elle a souvent déploré « l’étroitesse d’esprit ». « Dieu comptait beaucoup dans mon enfance. J’étais une petite fille très pieuse ! J’ai été immergé dans le catholicisme, dont je me suis éloigné dès l’adolescence. Trop de lourdeur, trop de moralisme… J’ai dû tâtonner pour trouver d’autres solutions. » elle se confiait en 2013 au magazine Psychologies.

« La sagesse divine »

Celui qui a avoué avoir toujours « été tourmenté par la question spirituelle » dirige sa quête ailleurs. « Dans les années 1960, je me suis lié d’amitié avec une Brésilienne qui pratiquait un spiritualisme de haut niveau. » elle évoquait en 2005 dans les colonnes de La Libre Belgique. « Récemment, elle m’écrivait : « On oublie que la vraie vie est de l’autre côté et qu’on ne se réincarne que pour pouvoir progresser. (…) Heureusement, la sagesse divine nous lie à cette vie. »

Elle a également essayé la méditation transcendantale, un processus qui l’a laissée insatisfaite. Mais sa rencontre avec un musicien, Gabriel Yared – « carrefour des spiritualités en soi » – la conforte dans sa recherche de l’absolu. «C’était au milieu des années 1970. Il m’a donné le livre Dialogues avec l’Angepar Gitta Mallasz,qui retranscrit la communication établie dans la Hongrie de la Seconde Guerre mondiale entre trois femmes et des êtres non incarnés appelés « anges ». Cette lecture a renforcé ma croyance en une vie après la mort. elle a relu dans l’interview.

bouddhisme

Du magazine Psychologiesla chanteuse s’attarde encore sur une rencontre avec une autre figure spirituelle décisive dans son parcours, « Omnia Pasteur ». « Omnia est le pseudonyme d’une médium qui transmettait la pensée du Pasteur, le surnom d’un guide spirituel non incarné… J’ai tout de suite accepté ses réponses lumineuses », » a-t-elle mentionné.

Au-delà de sa passion pour l’astrologie, dans les années 1980, Françoise Hardy commence à fréquenter les rayons spiritualité des librairies. Parmi ses livres de chevet figuraient des écrits de l’anthropologue américain Carlos Castaneda, spécialiste du chamanisme, mais aussi deux livres du moine bouddhiste français Matthieu Ricard – L’infini dans la paume de votre mainsous la forme d’une conversation avec l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan, et Le moine et le philosophe, un dialogue avec Jean-François Revel.

Questions existentielles

Dans le bouddhisme, rapporte Le Libre en 2005, Françoise Hardy aurait trouvé des réponses à ses questions existentielles, mais aussi une « étonnante concordance de la vision bouddhiste du monde, telle que transmise par Matthieu Ricard, avec les dernières avancées de la science et de la physique quantique ». « Ma vie spirituelle repose encore plus sur la foi que sur la cérébrale. J’appelle « foi » l’intuition inexplicable et complètement irrationnelle qui vous dit qu’il existe autre chose qu’un simple passage sur terre consistant à naître, mourir et remplir le temps entre les deux. dit-elle.

A la fin de sa vie – marquée par un cancer diagnostiqué il y a près de vingt ans – l’artiste se consacre à la méditation, admirant « deux grandes âmes, Jésus et Bouddha ». Après être tombée dans le coma, celle qui se disait convaincue de l’existence « d’un principe créateur ou d’un Dieu » en témoigne même, en 2017, dans son livre Un cadeau du ciel ayant participé à des groupes de prière. Ces derniers mois, Françoise Hardy avait intensifié son soutien à l’euthanasie en France, sujet sur lequel elle avait interpellé Emmanuel Macron. « La mort n’est que celle du corps, de l’essence matérielle », confiait-elle à l’AFP en janvier, « En mourant, le corps libère l’âme, d’essence spirituelle. Mais il n’en reste pas moins que la mort du corps est une épreuve considérable, et je la redoute autant que tout le monde. »

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