Jessica Lange brille en tant que légende de la scène
J’adore les films sur Broadway et ceux qui passent leur vie au théâtre. Bien sûr, le joyau du genre est le film oscarisé. Tout à propos d’Eve, mais il y en a tellement d’autres dont ceux de 1933 Gloire du matin qui a valu à la jeune Katherine Hepburn son premier Oscar, ainsi que son remake rarement vu, le sous-estimé de 1958 Scène frappée. Ginger Rogers en a fait une bonne, Femme éternelle. La liste s’allonge encore et encore et comprend désormais une nouvelle entrée stellaire, La grande salle Lillian ce qui donne à la grande Jessica Lange un rôle stimulant à la hauteur de ses talents.
Première sur HBO le 31 mai, à peine sous le feu des critiques pour les Emmy Awards, la performance de Lange en tant que légende de la scène confrontée à la démence devrait faire froid dans le dos à tous les autres prétendants au poste d’actrice principale dans une série limitée ou un film cette saison. Cette star vétéran le fait tout simplement sortir du parc. Par coïncidence, Lange elle-même foule actuellement les planches de Broadway en Mère jouerune autre belle vitrine pour ses talents qui lui a récemment valu le NY Drama Critics Award ainsi qu’une nomination aux Tony.
Pour ce film de HBO, elle incarne Lillian Hall qui est sur le point de se lancer dans une nouvelle production de Le verger de cerisiers et toute la production dépend de sa valeur de star, donc on s’inquiète lorsque pendant les répétitions, elle a de plus en plus de mal à se souvenir des répliques, à tel point que le metteur en scène sympathique mais inquiet David (Jesse Williams) et la productrice frénétique Jane (Cindy Hogan) qui est particulièrement préoccupée par sa vache à lait, insiste pour qu’elle voie le médecin que la production engage. C’est là qu’elle apprend la mauvaise nouvelle. Elle souffre d’une forme de démence qui ne fera qu’empirer lentement. Fondamentalement, elle est dans un état de déni, mais accepte à contrecœur la demande du médecin de passer un test au cabinet, ce qu’elle échoue résolument en serrant la main, mais tente ensuite de dissimuler, même de la part de ses proches, y compris de sa fille Margaret (Lily Rabe). ) et sa fidèle assistante et amie de longue date Edith (Kathy Bates), cette dernière qui gère sa vie et la maintient debout. Elle la connaît si bien qu’elle est la première à découvrir la vérité, mais Lillian continue, même si les hallucinations de son défunt mari metteur en scène continuent de lui venir à l’esprit.
De temps en temps, elle a des conversations sincères sur la vie et le théâtre avec son voisin Ty joué par Pierce Brosnan qui ajoute son propre charme à un rôle qui n’exige pas beaucoup plus que simplement être Pierce Brosnan. On passe également beaucoup de temps à regarder la production de Champ de cerisiers prendre forme avec une actrice de premier plan qui devient de plus en plus inquiétante. Réalisateur Michael Cristofer, prix Pulitzer et lauréat Tony pour les années 1977 La boîte à ombre, ainsi que l’auteur de plusieurs autres pièces et lui-même acteur, connaît très bien ce monde théâtral et parvient à créer un suspense surprenant autour de la question de savoir si Lillian sera même présente à la soirée d’ouverture, donc même si la production est perçu comme n’étant rien sans son attraction vedette, ils préparent le stand-by néanmoins prêt à apparaître, mais sans en avertir le public sans méfiance. Volonté elle faut-il continuer à la place ?
La force ici est que Lange ne choisit jamais la voie facile avec cette représentation, une réalité très réelle pour tant de personnes et elle l’imprègne vraiment du sentiment d’incrédulité que cela pourrait arriver à la grande Lillian Hall qui semble être une personne. Je ne suis pas conscient du temps qui passe dans la vie. Une première scène la voit accepter un appel téléphonique du responsable des Tony Awards lui disant qu’ils veulent lui remettre un prix pour l’ensemble de sa carrière, quelque chose qu’elle ne peut pas vraiment calculer. « Quel âge pensent-ils que j’ai ? », demande-t-elle à Edith. « Environ 106 », répond-elle, pince-sans-rire. Bates est formidable comme toujours, définissant vraiment le personnage de quelqu’un qui est toujours là pour veiller sur Lillian pendant de nombreuses décennies, mais qui est aussi une véritable amie, surtout lorsqu’elle propose un appareil auditif afin de livrer ses répliques à Lillian. Rabe, dont les références théâtrales remontent au fait qu’elle est également la fille de feu Jill Clayburgh et du dramaturge David Rabe, est parfaitement interprétée ici comme la fille qui lutte contre l’idée selon laquelle elle a toujours été la deuxième derrière l’amour du théâtre de sa mère. Elle vit une scène d’émotion enflammée confrontant sa mère aux raisons pour lesquelles elle n’a pas été informée de son état, et elle livre ses paroles de manière authentique. J’ai également été amusé par la compréhension qu’avait Hogan de ce que signifie être un producteur dans le tournage merdique de la mise en scène de pièces de Broadway.
Lange est d’ailleurs merveilleuse dans l’interprétation de Lyuba, la femme dans laquelle elle joue La Cerisaie, à tel point qu’on pourrait espérer qu’elle s’en chargera pour de vrai un jour.
Les producteurs sont Bruce Cohen, Steven Rogers, Scott Thigpen et Marie Halliday.
Titre: La grande salle Lillian
Distributeur: HBO
Date de sortie: 31 mai 2024
Directeur: Michel Christophe
Scénario: Elizabeth Seldes Annacone
Casting: Jessica Lange, Kathy Bates, Lily Rabe, Pierce Brosnan, Jesse Williams, Cindy Hogan
Durée : 1 heure et 51 minutes
News Source : deadline.com