Il est l’un des « papes » de l’électro. Dans les années 1980, Jeff Mills et son collectif Underground Resistance sont devenus des pionniers en initiant la deuxième vague de la « techno de Détroit ». Au milieu des ghettos, il invente une nouvelle façon de penser la musique, tout en dénonçant la ségrégation raciale, mêlant une affirmation à ses expérimentations. Des centaines de projets et quarante ans de carrière plus tard, le « Sorcier » se produira à la Fête de l’Humanité, en septembre, pour un spectacle original dont lui seul a le secret.
Après tant de projets, qu’est-ce qui vous motive encore à créer et trouver des concepts ?
Je n’ai jamais cessé de créer et de l’aimer. Je ne sais pas ce qui va arriver au monde de la musique, mais je sais que je vais continuer à le faire. Pour moi, le concept précède la composition 98% du temps. Je pars d’un sujet, qui donne une direction à ma musique, et j’y applique ma réflexion. Je pense que c’est utile de travailler ainsi, en s’éloignant un peu de la composition brute. Comme un concept n’est jamais bon ou mauvais, cela soulage la pression, les attentes de l’accueil du public. Et je peux ainsi me concentrer sur mon envie de contribuer au monde de la création.
Votre dernière création est Le voyage : entrez dans le trou noir (littéralement : le Voyage : entrez dans le trou noir), que vous avez présenté au Grand Palais en 2008. Quel est son concept ?
Ce projet concerne les humains cherchant à découvrir l’espace. Il faudra peut-être changer de planète, se diriger vers Vénus, Mars ou autre chose. Plus nous sommes éloignés de la Terre, plus l’inattendu est susceptible de se produire. Le voyage (le voyage) repose sur l’idée qu’il faut s’habituer à comprendre ce qui n’a pas de sens, à accepter ce qu’on ne peut pas mesurer et comprendre.