Dans une tribune, le fondateur d’Amazon, propriétaire du journal depuis 2013, défend une « décision de principe », jugeant que les instructions de vote émanant des médias « créent une perception de partialité, de non-indépendance ».
Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a démenti lundi 29 octobre que ses intérêts personnels soient à l’origine du manque de soutien de la part du candidat à la présidentielle américaine. Washington Postun journal dont il est propriétaire depuis 2013, défendant ainsi un « décision de principe ». La décision « a été entièrement pris en charge en interne »écrit Jeff Bezos dans une chronique publiée par le WaPo affirmant « ne pousse pas » en faveur de ses intérêts personnels concernant les décisions du journal.
« Vous pouvez voir ma richesse et mes intérêts commerciaux comme un rempart contre l’intimidation, ou vous pouvez les voir comme un réseau de conflits d’intérêts »explique le milliardaire. « Je vous assure que mes opinions ici sont, en réalité, des positions de principe, et je crois que mon bilan en tant que propriétaire du Poste depuis 2013 soutient cette idée”ajoute-t-il.
Les appels au vote lancés par les comités de rédaction des journaux, qui réunissent leurs chroniqueurs, sont habituels dans le paysage médiatique aux États-Unis. Mais pour Jeff Bezos, une telle pratique « crée en fait une perception de partialité, de non-indépendance ». Y mettre un terme « est une décision de principe »il écrit, « et c’est la bonne décision ».
De gros contrats avec le Pentagone
Le principal quotidien de la capitale américaine – célèbre pour avoir révélé le scandale du Watergate – a annoncé vendredi par la voix de son directeur général William Lewis qu’il ne soutiendrait aucun candidat à l’élection présidentielle du 5 novembre et qu’il s’abstiendrait également d’appeler à un voter pour un candidat lors des prochaines élections. LE Washington Post avait soutenu les candidats démocrates à la présidentielle en 2008, 2012, 2016 et 2020.
Les entreprises de Jeff Bezos ont signé ces dernières années d’importants contrats avec le gouvernement américain, et notamment avec le Pentagone, dans le domaine du stockage de données (« cloud »). L’annonce a suscité de nombreuses réactions, pour la plupart indignées, et selon la radio publique NPR, WaPo aurait perdu quelque 200 000 de ses abonnés entre vendredi et lundi, soit 8 % de son total.