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Jean-Yves Le Drian estime que le Liban « est en danger mortel »

Dans un entretien à La Tribune dimanche, l’ancien ministre des Affaires étrangères livre son analyse de la situation au Liban, territoire marqué par les frappes israéliennes contre le Hezbollah.

La situation au Moyen-Orient inquiète Jean-Yves Le Drian. Dans un entretien à La Tribune dimanche, l’ancien ministre des Affaires étrangères estime que « le Liban est en danger de mort » et de « dislocation ».

Depuis plusieurs semaines, l’escalade entre Israël d’un côté, l’Iran et le Hezbollah de l’autre, fait craindre une situation incontrôlable au Moyen-Orient, et particulièrement au Liban où se multiplient les frappes et les tentatives d’infiltration des troupes israéliennes, selon aux sites de Tsahal et du Hezbollah.

Pour Jean-Yves Le Drian, le Liban est devenu « le champ fermé de l’affrontement entre Israël et l’Iran ». « A cela s’ajoute la pauvreté, une détérioration économique considérable qui empêche l’Etat de subvenir aux besoins des Libanais. Mais à cause de la guerre, 1 million d’habitants sur une population de 5,5 millions sont aujourd’hui déplacés », rappelle l’homme politique envoyé. par Emmanuel Macron à Beyrouth en septembre dernier pour rencontrer les dirigeants du pays.

« Nous devons parler au Hezbollah »

Une situation alarmante, marquée « par la paralysie de la vie politique », constate l’ancien ministre français des Affaires étrangères, rappelant « le risque de guerre civile ». Jean-Yves Le Drian estime nécessaire « qu’une personnalité incarne le pays et défende son intégrité » alors que les responsables libanais ne parviennent pas à s’entendre sur le nom du président de la République.

Dans cet entretien, Jean-Yves Le Drian explique vouloir, avec ses partenaires internationaux, « éviter » que la partie armée du Hezbollah « maintienne sa pression sur Israël ».

S’il qualifie la branche armée de la formation libanaise d’« organisation terroriste », l’ancien ministre des Affaires étrangères estime que sa branche politique est un acteur à prendre en compte dans les négociations.

« Il faut lui parler et je lui parle moi-même, car elle est représentée au Parlement libanais et certains chiites sont là », explique-t-il.

Pour Jean-Yves Le Drian, le Hezbollah doit désormais être mis au pied du mur à travers « le cessez-le-feu et les négociations sur la résolution 1701 ».

« La possibilité d’une conflagration régionale est réelle »

Interrogé sur les déclarations d’Emmanuel Macron qui s’est prononcé la semaine dernière en faveur de l’arrêt des livraisons d’armes à Israël utilisées à Gaza, Jean-Yves le Drian constate une « contradiction entre une demande répétée de cessez-le-feu et le flux permanent d’armes qui frappent la population ». à Gaza. » Et d’ajouter : « tant que cette contradiction ne sera pas résolue, nous alimenterons cette logique de guerre perpétuelle ».

Aujourd’hui, « la possibilité d’un conflagration régionale est réelle et il faut espérer que la réponse israélienne soit ciblée et proportionnée », appuie l’ancien ministre des Affaires étrangères.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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