Dans une vidéo publiée mardi soir sur sa chaîne Youtube, le leader insoumis s’insurge contre la logique qui voudrait que « quiconque s’oppose à la politique génocidaire de Benjamin Netanyahu soit immédiatement accusé d’antisémitisme ».
Jean-Luc Mélenchon hausse le ton. Un an jour pour jour après la grande marche contre l’antisémitisme au lendemain de l’attentat terroriste du 7 octobre – à laquelle les Insoumis n’ont pas participé -, l’ancien candidat à la présidentielle revient sur les critiques régulièrement formulées à l’encontre de ses troupes à ce sujet. Alors que le mouvement coordonné par Manuel Bompard est accusé d’être ambigu à l’égard du Hamas et d’attiser les braises de l’antisémitisme, la figure tutélaire de LFI a dénoncé une « atmosphère » politique-médias « pourri » dans une vidéo publiée mardi 12 novembre au soir sur YouTube. Un écosystème prétendument nuisible et « créé de toutes pièces pour que ça finisse mal » pour les rebelles, qui se sentent déjà « en danger ».
Partant de ce constat, Jean-Luc Mélenchon a mis Bruno Retailleau dans son viseur pour « Attaqué des parlementaires insoumis » pour « les accuser d’antisémitisme. Une référence au tweet controversé de la députée LFI Marie Mesmeur – qui semble justifier l’attaque contre les supporters du Maccabi Tel-Aviv à Amsterdam ce week-end « parce qu’ils étaient racistes et soutenaient le génocide » -, dont le ministre de l’Intérieur a immédiatement fait part au parquet de Paris pour « Apologie du crime ». Peu importe si cette publication a suscité la colère d’une grande partie de la classe politique, y compris des personnalités de gauche, Jean-Luc Mélenchon livre une analyse sévère : « Quiconque s’oppose à la politique génocidaire de Benjamin Netanyahu est immédiatement accusé d’antisémitisme ».
« Harcelé jour et nuit »
Alors que les responsables de LFI multiplient les déclarations anti-israéliennes et entretiennent le flou sur les causes de la nouvelle flambée antisémite en France (les actes ont quadruplé en un an selon Beauvau), Jean-Luc Mélenchon a déploré que « plusieurs (Rebelle) a dû changer de numéro de téléphone parce que(ils) ont été harcelés nuit et jour. Et ça « Certains ont été bousculés physiquement puis menacés de mort ». « On se sent en danger »a-t-il prévenu, évoquant les intimidations dont feraient l’objet Aymeric Caron, Thomas Portes et Louis Boyard. « Je demande que l’on considère le niveau de violence qui a été atteint contre nous et qui est relayé par les responsables »il a insisté.
A ses partisans, l’ancien député des Bouches-du-Rhône demande enfin « ne participer en aucune façon à cette ambiance ». Et assure, contre toute attente, que « les députés Insoumis font preuve de modération dans tout ce qu’ils disent » concernant la guerre au Moyen-Orient. Et d’ajouter, en guise d’avertissement à ses lieutenants : « Nous devons jouer un rôle qui consiste, tout en maintenant la fermeté de nos positions, à ne pas participer ou susciter l’escalade que nos adversaires voudraient provoquer au détriment de notre pays. »