Jean Dujardin pense que son feuilleton « Zorro » n’a rien à voir avec OSS 117, et pourtant…

SÉRIE TÉLÉVISÉE – Quand Don Diego de la Vega rencontre (involontairement) Hubert Bonisseur de la Bath. La plateforme Paramount+ met en ligne sa nouvelle série française de huit épisodes ce vendredi 6 septembre. Zorro revisite le mythe du justicier masqué californien. Sous le sombrero de Don Diego, on retrouve Jean Dujardin. L’acteur de la saga OSS 117 et fait ce qu’il fait le mieux : l’humour.

Au début du XIXe siècle, Los Angeles est une petite ville de Californie (Mexique) qui paraît prospère. Mais lorsque Don Diego de la Vega devient maire, succédant à son père, il comprend que ce dernier a en fait sérieusement endetté la ville, notamment auprès de l’impitoyable Don Emmanuel. Une situation complexe à gérer pour le quinquagénaire qui doit également faire face à des problèmes conjugaux. Pour protéger la population que le sergent a abandonnée, Don Diego est quelque peu contraint de ressortir son costume de Zorro du grenier, forcément un peu étroit. Heureusement, Bernardo est là pour le soutenir.

Jusque là, rien de révolutionnaire, me direz-vous, pour ceux qui ont vu (et revu, et revu) les différentes adaptations de Zorro.

La série créée par Noé Debré et Benjamin Charbit adopte cependant un ton sensiblement différent. Que ce soit dans la série culte des années 60, ou dans les films avec Antonio Banderas, le personnage de Zorro n’a jamais manqué de répartie. Ses interactions avec le sergent Garcia ou les bandits ont toujours amusé. Zorro La version Paramount+ va encore plus loin.

De nombreuses scènes virent au ridicule de la situation et à la théâtralité du style comedia dell’arte, voire à l’absurde. Le scénario n’hésite pas à jouer avec le comique de la répétition, en misant sur un humour de tout premier degré. Si vous êtes totalement insensible à ce type d’humour  » Style OSS « , on ne se laisse pas emporter. Et Jean Dujardin, qui incarne ce justicier de retour, y est pour beaucoup.

Zorro comique malgré lui

«  Les paresseux diront que c’est un OSS masqué « , déplore Jean Dujardin lors de la conférence de presse de présentation de la série au cours de laquelle Le HuffPost y a assisté le 3 septembre. Difficile cependant de dissocier l’acteur de son personnage culte d’Hubert Bonisseur de la Bath, et encore moins lorsque de nombreuses répliques de Zorro auraient pu être prononcées par ce dernier.

Le principal concerné rejette cependant en bloc cette comparaison qui semble l’agacer. C’est ma tête, c’est mon nez, c’est moi, je ne peux pas m’en empêcher. Mais je n’ai jamais pensé à OSS en jouant parce que ce n’était pas écrit comme ça. Il y avait une autre partition à trouver et à jouer. « , dit Jean Dujardin. Du moins, c’est ce qu’on dit.

Le Don Diego de la Vega de Dujardin n’a pas le panache épique de Guy Williams, l’acteur emblématique de la série de 1957, ni la séduction impertinente d’Antonio Banderas. Il est, par la volonté du scénariste Benjamin Charbit,  » pas du tout un héros au premier degré « Ce Zorro est maladroit, naïf, mais souvent drôle malgré lui. Et, il faut l’avouer, attachant. Mais on oublie parfois qu’il est maire de Los Angeles le jour et justicier masqué la nuit… et non pas agent secret français. N’en déplaise à l’acteur, marqué malgré lui par son rôle dans les films de Michel Hazanavicius et Nicolas Bedos.

La série peut cependant aussi compter sur quelques savoureux rôles « secondaires ». Éric Elmosnino est impeccable en antagoniste, incarnant un Don Emmanuel vénal et délicieusement détestable, « un grand rôle de bâtard  » pour l’acteur. Audrey Dana, alias Gabriella de la Vega, bénéficie également de quelques scènes et dialogues franchement sympathiques. Enfin, il faut avouer un coup de foudre (ou un coup d’épée) pour le sergent Cristobal dans cette nouvelle version de Zorroà qui Grégory Gadebois prête sa bonhomie et sa voix inimitables, et à ses soldats parfaitement idiots.

Zorro est en ligne sur la plateforme Paramount+ à partir du 6 septembre (8 épisodes de 40 minutes répartis sur trois semaines, les trois premiers le 6 septembre, trois autres le 13 et les deux derniers ainsi qu’un épisode making-of le 20). Elle sera ensuite diffusée sur France Télévisions. Sans être pointilleux, Zorro est une série qui se consomme facilement. Mais qui laisse malheureusement une légère impression de longueur et un petit goût d’inachevé. L’humour, certes inhérent au personnage, éclipse l’aventure romantique qui devrait nous transporter avant les sauvetages audacieux de Don Diego de la Vega. Le justicier masqué était de son propre aveu rouillé, et a malheureusement un peu raté son coup d’épée. Zut !

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