« Je voudrais saluer un homme qu’on aime beaucoup » : Au bord des larmes, Yann Barthès rend hommage à Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot
Alors que le projet de loi sur la fin de vie était évoqué sur le plateau de « Quotidien », l’animateur a lu un extrait de la chronique de son ami, publiée dans le journal « L’Équipe ».
C’est un moment d’émotion rare. Ce mardi 9 avril dans « Quotidien », Yann Barthès et sa bande recevaient Jonathan Denis, président de l’association pour le droit de mourir dignement. Avec lui, les journalistes ont notamment évoqué le projet de loi sur la fin de vie, présenté en Conseil des ministres ce mardi, et qui doit arriver en première lecture à l’Assemblée nationale le 27 mai. Une réforme délicate qui prévoit un volet sur les soins d’accompagnement. pour les patients, ainsi qu’un autre sur « aide à mourir » qui pourrait légaliser, sans les nommer, et sous certaines conditions strictes, l’euthanasie ou le suicide assisté.
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« J’ai réussi à bien vivre, je ne veux pas mourir mal »
En fin d’entretien, Yann Barthès a ensuite souhaité évoquer le cas de l’ami de l’émission Charles Biétry. Ancien journaliste sportif et directeur sportif de Canal+, puis de France Télévisions et BeIN Sports, il souffre de la maladie de Charcot, une maladie neurodégénérative qui entraîne une paralysie progressive des muscles, puis la mort. Dans un message posté sur X (Twitter) le 10 mars, il salue le projet de loi sur l’aide active à mourir alors dévoilé par le président Emmanuel Macron. « J’ai réussi à bien vivre, je ne veux pas mourir mal », écrit-il. « La maladie de Charcot m’a déjà privé de l’usage de mes jambes et de la parole. Bientôt, ce sera une respiration accompagnée de souffrance pour moi et les miens. Cette loi, un premier pas, peut nous offrir liberté et dignité. MERCI.» En avril 2023, l’ex-journaliste de 80 ans annonçait dans un entretien à « L’Équipe » qu’il souffrait de cette maladie, et qu’il avait choisi de planifier son suicide assisté en Suisse.
Puis, le 13 mars, dans le même journal, il publie cette fois une tribune, intitulée «Laisse-moi mourir en paix ». « Ce soir je voudrais saluer un homme que nous aimons beaucoup, un homme avec qui je discute parfois et qui nous regarde ce soir, comme tous les soirs, qui ne manque jamais de réagir au spectacle. » a déclaré l’animateur de « Quotidien » à propos de Charles Biétry. « Dire du bien de toi, Ambre (Chalumeau), par exemple, quand tu dis quelque chose qui le touche. Ou d’Étienne (Carbonnier) lorsqu’il parle du carnaval de Dunkerque d’où est originaire sa femme. » « Ce matin, quand je lui ai parlé du thème du spectacle, il a voulu que je lise un extrait de sa chronique publiée dans le journal’ L’Équipe’ il y a quelques semaines, et je le fais »explique Yann Barthès, avant de se lancer dans la lecture du texte de son ami.
« Les trois coups discrets à la porte de ma chambre auraient dû m’alerter, l’entrée de trois médecins aux visages impassibles aurait dû m’inquiéter, leurs paroles impitoyables annonçant cette maladie de Charcot auraient dû m’angoisser. Alors j’allais mourir et… je n’avais pas peur» cite-t-il d’abord, avant de poursuivre la lecture d’extraits du texte. Puis, d’une voix tremblante, et au bord des larmes, il révèle la conclusion de l’ancien journaliste : «Je respecte la position de ceux qui, dont la grande majorité sont en bonne santé, ne pensent pas comme moi mais je leur dis : « laissez-moi mourir en paix ». Je leur dis aussi « laissez-moi continuer à lutter contre la maladie ». Et je dis à tous mes amis malades : tenez bon, la recherche avance. Peut-être que certains d’entre nous seront sauvés. Pas moi sans doute, mais au moins j’aurais vu une première avancée, encore insuffisante, dont je pourrais bénéficier. Et cela me permet de conclure que c’est un petit pas pour l’humanité mais un grand pas pour la dignité. » «Je remercie Charles Biétry», conclut Yann Barthès.