Le Basque est le favori pour le titre individuel dans la catégorie arc classique Open mercredi.
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Son objectif était de « Tirez à votre meilleur » Et il a marqué les esprits dès son entrée en lice. Aux Invalides, Guillaume Toucoullet visera la médaille d’or individuelle mercredi 4 septembre, six jours après avoir établi un nouveau record paralympique (652 points) lors de l’épreuve de classement de sa catégorie. Logiquement, il a terminé premier des qualifications et s’est ouvert un champ plus facile en vue de la phase à élimination directe. En arc classique Open – une classification qui regroupe tous les types de handicaps physiques -, le Français est l’un des rares à tirer avec la bouche.
« Je vois mon dentiste plus régulièrement que la moyenne, Est-ce qu’il riait dans la zone mixte le 26 août ? Ma préparation est un peu différente des autres archers. Je ne peux pas tirer 500 flèches par jour, sinon mes dents seraient un peu grinçantes et j’aurais mal. J’y ajoute donc souvent un entraînement physique ciblé sur la zone cervicale et je joue au badminton qui, en plus du cardio, m’aide à renforcer toute la zone autour du cou. »
C’est cette façon très particulière de tirer qui a séduit Guillaume Toucoullet lorsqu’il a commencé le tir à l’arc en 2017. Paralysé du bras gauche dans un accident de moto sept ans plus tôt, ce passionné de pelote basque accro à l’effort physique avoue avoir été « crétin » au début. Après avoir longtemps pratiqué l’aviron chez les valides puis le para-aviron (il s’est qualifié pour Rio 2016 mais n’a pas été sélectionné par la Fédération), il pensait que la dépense énergétique serait minime sur le pas de tir.
« Au départ, je voulais juste trouver une activité avec un seul bras. Je n’avais pas vraiment d’idée alors je suis allé sur un forum associatif à Anglet. Quand ils m’ont proposé de tirer avec la bouche, j’ai trouvé ça incroyable. »
Guillaume Toucoullet, archer paralympiqueen zone mixte
Le colosse basque de 39 ans a désormais l’habitude de décocher ses flèches en tirant avec ses dents sur une languette de cuir fixée à la corde de son arc. Au début, c’était simplement pour le plaisir, mais le démon de la compétition s’est vite réveillé en lui et il s’est retrouvé, à la surprise générale, en argent pour ses premiers championnats de France. De quoi susciter l’intérêt de Vincent Hybois, le sélectionneur de l’équipe de France : « Après le concours, il est venu me voir et m’a dit : ‘Mais d’où viens-tu ?’ Au début, je n’étais pas très enthousiaste à l’idée de rejoindre la sélection, mais ensuite je me suis lancée. En 2019, j’étais partante. »
Pour peaufiner sa technique, Guillaume Toucoullet s’est inspiré de l’Américain Eric Bennett, lui aussi présent en France cet été. Mais il en a fait sien certains aspects. « Je voulais vraiment que mon tir soit le plus proche possible de l’esthétique du tir à l’arc. Pour moi, il suffit de rajouter un bras et c’est pareil. »il souligne, alors que son modèle de l’Arizona a tendance à se déformer davantage.
Il n’en demeure pas moins qu’avec trop peu de temps pour préparer les Jeux de Tokyo, l’archer français a perdu dès son entrée en compétition. « Je ne l’ai pas très bien pris, sachant que j’avais cassé mon arc quelques jours avant par manque de connaissance du matériel. C’est quelque chose que j’ai pris en compte et rectifié »explique l’homme barbu, qui s’arrache régulièrement les poils pendant les vols.
Son handicap étant assez rare dans sa discipline, il a appris à beaucoup écouter son corps et à faire confiance à son ressenti pour faire ses ajustements. « Le vent est vraiment ma bête noire. Je n’ai pas beaucoup de stabilité donc je fais tout avec la nuque et la force de mon cou. S’il y en a juste un peu, je me décale et la flèche part loin. »il dit.
Pour poursuivre sa progression une fois devenu vice-champion du monde en 2022 et détenteur du record du monde (665 points, battu depuis), il rejoint le club des Archers de Compiègne (Oise), faute de concurrence de son calibre dans son cher Sud-Ouest. Il y ajoute une nouvelle médaille d’argent aux Championnats d’Europe 2023. Grâce à un planning aménagé dans le cadre d’une convention d’insertion professionnelle (CIP), ce chargé d’études chez Enedis a pu alors se concentrer pleinement sur sa préparation pour Paris 2024 depuis janvier.
« Je ne voulais pas faire du sport un métier, mais ça s’est bien passé. Cela m’a permis d’avoir plus de souplesse et de m’organiser avec ma famille. J’ai un petit garçon. J’ai trouvé mon équilibre et les progrès ont été rapidement visibles. »
Guillaume Toucoullet, archer paralympiqueen zone mixte
En guise de porte-bonheur, il garde une flèche en bois avec une petite bille jaune que son fils, Patxi, a un jour mise dans son carquois. De nature joviale et vive, le numéro 2 mondial est « est devenu naturellement le leader de l’équipe de France avec son charisme et sa personnalité », « Je suis très content de cette performance, je …