« Je vois le travail qu’il me reste à faire » : Louise Maraval, à la découverte du grand monde en finale olympique
Si l’athlétisme français court toujours après sa première médaille olympique, Louise Maraval (comme Rénelle Lamote et Alice Finot avant elle) pourra repartir de Paris avec le sentiment du devoir accompli. Celle qui aime les courses de très haut niveau – et qui est encore toute jeune sur la distance – a été servie jeudi soir, en prenant part à une finale du 400 m haies de pure folie, marquée par le record du monde stratosphérique de Sydney McLaughlin-Levrone, en 50 »37.
L’Américaine a laissé loin derrière elle ses concurrentes, dont Louise Maraval, première Française à atteindre la finale des Jeux olympiques sur la distance, qui a terminé à la 8e place (54 »53), sans jamais avoir pu suivre les traces de la championne olympique, partie juste devant elle. Peut-être impressionnée par les foulées de McLaughlin-Levrone, qu’elle avait dans son viseur, dans le couloir 5.
« C’était très rapide, ce n’est pas une surprise, on est dans une discipline qui va très vite en ce moment, estime Louise Maraval. Je pouvais bien imaginer qu’elle batte le record du monde ce soir. Aux Trials, toute seule, elle n’était déjà pas très loin. Elle se préparait à cette épreuve depuis longtemps. »
« J’ai gagné deux secondes en un an, je suis en finale olympique… »
Pour sa première finale planétaire, Louise Maraval s’est battue avec les moyens du bord. Avec intelligence aussi. « Je suis partie juste derrière Sydney (dans le couloir 4)mais cela aurait été me mettre dans un faux rythme que de vouloir la suivre. On a deux niveaux distincts, donc je suis restée concentrée sur ce que j’avais à faire. Mais il est vrai qu’avoir deux filles plus rapides que moi sur les deux couloirs à ma droite (avec aussi la Hollandaise Femke Bol, troisième en 52″15) ne m’a pas aidé à prendre mes marques.
Près de deux mois après sa médaille d’argent aux Championnats d’Europe de Rome, celle qui ne fait partie de l’équipe bleue que depuis un an avance à pas de géant. « J’étais un peu triste à l’époque, je suis une compétitrice, c’est normal. Mais en début d’année, je me serais tout de suite inscrite pour être à ce niveau. C’était ma première finale de niveau mondial donc je vois le travail qu’il me reste à faire », confie la jeune femme, qui n’a néanmoins pas réussi à s’approcher de l’ancien record de France de Marie-José Pérec, courant moins vite qu’en demi-finale (53″83).
« C’était ma 5e course en 7 jours (elle a aussi participé au relais mixte 4 x 400 m), mais je me sentais bien physiquement. Il y a tellement d’adrénaline dans ces moments-là que le physique suit. Je m’étais préparée à vivre cet enchaînement. J’ai gagné deux secondes en un an, je suis en finale olympique, j’ai déjà atteint les minimas pour les prochains Championnats du monde, j’ai encore des axes de progression… Tout cela me motive à aller plus haut et à me rapprocher des meilleurs. »