« Je vais m’inscrire au marathon », plaisante Pierre Fairbank
4e de la finale du 800 m ce jeudi, après avoir été 6e du 400 m et 5e du 100 m, le Français affichait le sourire après ce dernier au Stade de France, à 53 ans.
Au Stade de France
Pierre, quel est ton sentiment après cette 4ème place en finale du 800m ?
Pierre Fairbank : C’était un joli 800 m, et il me manquait ce petit kilomètre/heure supplémentaire pour pouvoir coller au top 3. Mais ça me manque depuis le début des Jeux. Tactiquement, j’étais bien placé. J’ai pu rester derrière le Thaïlandais et je me suis dit que si j’arrivais à rester comme ça, c’était parfait. Mais quand il a accéléré au début du dernier tour, j’ai été distancé. Il me manque de la vitesse, que je n’ai plus depuis le départ. Mais je suis content d’avoir accroché ce 4et lieu. Heureux d’avoir vécu ce dernier 800m au Stade de France, c’était une belle expérience. En plus, j’ai apprécié avec le public avec un petit tour supplémentaire. Il faudrait donner une médaille à ceux qui font 1200m (rires).
A ces Jeux, vous avez commencé avec une 6ème place au 400m, puis une 5ème au 100m et enfin cette 4ème place…
Oui, exactement, donc je vais m’inscrire au marathon dimanche (rires). Non, c’est dommage, même si je suis repartie avec la médaille du cœur du Stade de France.
Quel bilan tirez-vous de ces Jeux ?
Tout d’abord, j’ai bien fait de faire ces 7èmes Jeux (sourire). Le public était merveilleux, les bénévoles extraordinaires, la police parfaite. Bravo à l’organisation pour l’hébergement, le transport, la nourriture… J’ai trouvé ça parfait. Je ne veux pas comparer à d’autres Jeux car ils sont tous différents, mais ceux-là étaient exceptionnels. Bravo à la France d’avoir organisé de si beaux Jeux.
Quel héritage pensez-vous laisser au niveau paralympique ?
Ah, l’héritage, quel grand mot… Je ne pense pas laisser quoi que ce soit. Je sais que j’ai gagné presque tous les titres que je voulais, sauf ici. Donc, je suis content de ma carrière. Maintenant, j’espère que ça pourra motiver certains jeunes qui pensent qu’une médaille, c’est plus facile à perdre qu’à gagner. Ça donnera aussi de l’espoir à ceux qui pensent qu’on est trop vieux à 30 ou 35 ans. À 30 ans, on me disait déjà qu’il fallait que j’arrête, ce qui aurait été stupide. J’ai bien fait de continuer.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes ?
Persévérer, toujours. On ne monte pas toujours sur le podium du premier coup, mais il ne faut pas se décourager. Il faut continuer. Parfois, les victoires se construisent sur des défaites. C’est ce qui nous permet de progresser.
Quelle est la prochaine étape pour vous ?
Ce sont mes derniers Jeux, ça me laisse un sentiment particulier. C’est pour ça que j’ai apprécié ce dernier tour pour dire au revoir. Après, je vais faire d’autres courses mais Los Angeles c’est trop loin pour moi. Mais j’ai ressenti beaucoup d’émotions. L’année prochaine, il y aura les Championnats du monde, je ne sais pas où, mais ça peut être un bel objectif. Je veux continuer sur ma lancée, je me suis tellement entraîné ces deux ou trois dernières années que j’ai envie de rouler dans cette forme. Et je veux retrouver ce km/h qui me manque (rires).