"Je vais leur dire d'aller se faire foutre", pourquoi tant de haine entre Embiid et le public français
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« Je vais leur dire d’aller se faire foutre », pourquoi tant de haine entre Embiid et le public français

« Je vais leur dire d’aller se faire foutre », pourquoi tant de haine entre Embiid et le public français

En quête d’une médaille d’or aux JO de Paris en finale du tournoi olympique de basket face aux Bleus, le pivot de la Team USA Joel Embiid sera sur un terrain hostile ce samedi à Bercy où il devrait être la cible du public français. Une animosité qui s’explique par le comportement ambigu de l’Américain au moment de choisir sa nationalité sportive.

Si LeBron James avait tort de penser qu’il serait acclamé par les fans alors que le public parisien n’avait d’yeux que pour Léon Marchand, présent dans les tribunes de Bercy face au Brésil, Joel Embiid, lui, n’aura aucun doute lorsque les sifflets retentiront dans l’Arena du 12e arrondissement. Ils seront pour lui, ou plutôt contre lui. Comme au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d’Ascq où Team USA a débuté son tournoi olympique, le joueur de Philadelphie est pris à revers par les fans français. A chaque fois qu’il prend le ballon ou passe sur un écran géant, le public rugit.

Les supporters français ne supportent pas son double jeu et sa volte-face au moment de choisir sa nationalité sportive. Et il le lui fait comprendre. Ce sera encore le cas samedi soir lors de la finale du tournoi olympique de basket entre les États-Unis et la France. Cela devrait même faire plus de bruit. Car Joel Embiid aurait très bien pu se retrouver aux côtés de Victor Wembanyama face à Team USA. Petit rappel des faits.

Un demi-tour qui a mal tourné

En 2021, alors qu’il avait le choix entre trois sélections, les USA, la France et le Cameroun, le pivot a poussé fort pour obtenir la nationalité française. Dans une lettre envoyée au président Emmanuel Macron révélée en avril dernier par RMC Sport, son intention semble assez claire : « Après discussion avec la Fédération française de basket, mon choix est désormais fait, écrit-il. Je souhaite entreprendre des démarches pour obtenir la naturalisation française et ainsi pouvoir être sélectionné avec les Bleus. Je ne souhaite donc jouer pour aucune autre équipe nationale. »

Si l’Américain obtient la nationalité française en 2022, les espoirs de la Fédération française de basket de voir le MVP de la saison NBA 2023 disputer les JO en France avec les Bleus s’envoleront définitivement un an plus tard. En novembre 2023, Joel Embiid annonce son choix, il défendra les couleurs de Team USA. « Je suis vraiment fier et excité par cette décision. Ce n’était pas facile. J’ai la chance de vivre au Cameroun, en France et aux États-Unis. Après avoir parlé à ma famille, je savais que ce devait être l’équipe américaine. » Alors que l’Américain assure n’avoir jamais fait la promesse de rejoindre l’équipe de France, sa volte-face passe très mal en France.

« Joël, rends-moi ton passeport ! »

Dans les Grandes Gueules du Sport sur RMC, l’ancien international français Fred Weis s’emporte à l’antenne : « Ce garçon est aussi bon basketteur que méchant. Je le déteste pour ce qu’il a fait. » Les semaines passent et le ressentiment reste tenace. Pas étonnant, alors, que son accueil en France pour les JO soit très salé. « Joël rends ton passeport », ironisait un supporter au début du tournoi lillois. Il en faut plus pour déstabiliser le pivot de 2,13 m. L’intéressé a expliqué son choix à plusieurs reprises : « J’ai eu l’occasion de parler au président français de ce qui se passait, et je lui ai dit qu’une des choses qui me préoccupait beaucoup était la relation entre la France et le Cameroun, ainsi qu’avec de nombreux pays africains en général », confiait-il en juillet au New York Times. Embiid n’a pas non plus apprécié la pression de la FFBB (« ça n’a pas aidé que la France me pose un ultimatum pour que je fasse un choix »).

Embiid : « Ils vont me huer. Je vais les huer en retour »

A la veille d’affronter l’équipe de France en finale olympique, il est revenu sur son choix, sans évoquer la France : « J’ai passé la moitié de ma vie aux Etats-Unis, et l’autre moitié dans mon pays, le Cameroun. C’était comme s’il n’y avait que deux options pour moi. Comme je l’ai dit depuis le début, tout le monde sait que si le Cameroun s’était qualifié, j’aurais pu faire un autre choix. »

Pas spécialement enclin à améliorer sa cote de popularité en France, Joel Embiid reste perplexe face aux huées : « Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi le public m’a autant critiqué », a-t-il déclaré à ESPN avant d’anticiper, déjà dans sa finale : « Ils vont me huer. Je vais leur répondre et leur dire d’aller se faire foutre. Ça va être marrant. »

Aurélien Brossier Journaliste RMC Sport

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