«Je vais essayer de m’écouter», déclare Léon Marchand
Star attendue des JO de Paris, le nageur veut profiter des Championnats de France de Chartres, seule étape qualificative pour les Jeux, pour se tester.
Vivant aux Etats-Unis depuis trois ans et depuis peu au Texas, le nageur de 22 ans participe à quatre courses lors des Championnats de France à Chartres : le 400 m 4 nages, dont il détient le record du monde, le 200 m 4 nages de natation, le 200 m brasse et 200 m papillon.
Comment vivez-vous votre retour en France et qu’est-ce qui vous manque le plus lorsque vous êtes aux Etats-Unis ?
Léon Marchand : C’est un peu choquant de revenir en France ! Je n’y étais pas retourné depuis longtemps et je pense que j’étais vraiment immergé dans la vie américaine. Alors quand je suis rentré à la maison, c’était bizarre. J’avais l’impression que tout était tout petit, les petites rues, les petites voitures, même au supermarché tout est petit. Au Texas, c’est un peu excessif. C’était donc vraiment choquant. En une semaine, j’ai découvert beaucoup de choses. Et qu’est-ce qui me manque le plus ? La nourriture ! Du fromage, de la baguette, du pain, ce genre de choses. Et la famille bien sûr. La famille d’abord, désolé (rires).
Les championnats de France sont incontournables pour se qualifier aux Jeux. Est-ce juste une étape pour vous ?
C’est vrai que pour moi, c’est une étape, pas comme il y a trois ans, où c’était vraiment un objectif, où déjà participer aux Jeux était pour moi un rêve. J’ai changé mon objectif. Je respecte aussi le fait que c’est très important pour tout le monde, et qu’il faut gagner du temps, et que c’est effectivement plus stressant que d’autres compétitions. Il y a donc encore quelque chose en jeu, et j’adore ça. Dès qu’il y a un enjeu, cela me permet de nager plus vite, et de me lancer un petit défi.
Vous êtes alignés pour quatre courses, est-ce que c’est plutôt tranquille au final ?
Oui ce n’est pas dur, d’autant plus que j’ai fait des compétitions cette année où j’ai fait beaucoup de courses. Les NCAA, par exemple, c’était sur trois jours et demi, ça allait vraiment de pair, avec les relais, etc. Nous voilà dans une compétition où il y a plus de confort. J’ai du temps entre les courses et j’ai une journée de récupération entre chaque course, donc c’est super, c’est exactement ce qu’il faut. Comme je l’ai dit, c’est une étape, je ne veux pas gaspiller toute mon énergie ici.
Mercredi, vous ferez deux courses en une heure, le 200 m papillon puis le 200 m brasse, comme on pourrait le faire aux Jeux Olympiques. Qu’attendez-vous de cette journée ?
Je vais essayer de m’écouter ce jour-là, pour voir comment mon corps réagit après le 200 papillon, le matin et le soir. Et voir mentalement si c’est possible. Alors je vais essayer de m’écouter, de voir comment ça se passe. Je vais aussi voir en terme de temps, voir si c’était peut-être plus dur que ce que j’avais pensé. C’est donc un premier test (avant les Jeux).
Avez-vous un objectif de temps cette semaine ?
J’aimerais me rapprocher du top 3 des chronos mondiaux à chaque course, pour pouvoir être bien placé à Paris. Mais je ne veux pas gaspiller toute mon énergie ici. Par contre, ça fait longtemps que je n’ai pas nagé le 400 m 4 nages, donc j’ai besoin de quelques repères. Là, j’ai nagé 4 min 11, à San Antonio. J’étais un peu loin de mon meilleur temps. Je vais essayer de faire moins de 4 min 10, ce serait bien. Et de bien préparer les Jeux.
A deux mois des Jeux, comment vivez-vous le fait d’être attendu comme l’une des grandes stars de l’événement ? Est-ce que cela ricoche sur vous ou pas encore ?
Je ne pense pas que ça ricoche, mais d’un autre côté, j’aime ça. Ce n’est pas un problème de voir mon visage sur un panneau publicitaire. Je suis là, c’est cool. Alors qu’avant, ça me dérangeait plutôt. Aujourd’hui, je suis plus à l’aise avec ça, je le vis bien.