« Je suis un violeur comme ceux qui sont dans cette salle », reconnaît Dominique Pelicot, de retour au tribunal

Dominique Pelicot, principal accusé dans l’affaire des viols de Mazan, qui n’avait pas comparu devant le tribunal depuis mercredi dernier pour des raisons de santé, a fait sa rentrée mardi 17 septembre au tribunal correctionnel de Vaucluse. Aidé d’une canne et vêtu d’une veste grise, il est entré lentement dans le box des accusés avant de s’asseoir sur un fauteuil bleu censé être plus confortable et lui permettre de suivre les audiences à venir.

« Je suis un violeur comme ceux qui sont dans cette salle. Ils le savaient tous, ils ne peuvent pas dire le contraire. »a-t-il assuré, en parlant des 50 co-accusés du procès, avant d’ajouter concernant son ex-femme Gisèle Pelicot, qu’il a droguée pour la violer : « Elle ne méritait pas ça. »

A l’ouverture de l’audience, le président du tribunal, Roger Arata, a dévoilé les conclusions de l’expertise médicale qui avait été ordonnée pour évaluer l’état de santé de Dominique Pelicot. « L’accusé est physiquement et mentalement apte à comparaître. »« Nous avons besoin d’un procès équitable, mais nous devons nous efforcer de le faire », a-t-il déclaré, écartant pour l’instant le scénario redouté par les victimes d’un report de plusieurs semaines voire de plusieurs mois de ce procès emblématique de violences sexuelles et de soumission chimique.

Conditions modifiées

M. Arata a précisé les conditions dans lesquelles se déroulerait l’audience : une pause de 15 à 20 minutes de repos, toutes les 90 minutes, que le septuagénaire pourra passer sur un matelas dans sa cellule, et un fauteuil pour suivre les débats.

L’audience de mardi a débuté par la première véritable déclaration de Dominique Pelicot, qui jusqu’ici n’avait été entendu que le jour de l’ouverture du procès, le 2 septembre, pour dire qu’il reconnaissait les faits et que son domicile était désormais la prison.

Dominique Pelicot est accusé d’avoir drogué sa femme avec des anxiolytiques pendant dix ans, de juillet 2011 à octobre 2020, puis de l’avoir violée et fait violer par des dizaines d’hommes recrutés sur internet. Le tribunal pourrait également interroger son ex-femme, Gisèle Pelicot, ainsi que son frère Joël.

Le témoignage de Dominique Pelicot est également crucial pour les dossiers des autres hommes, âgés de 26 à 74 ans, jugés à ses côtés. La cour devrait poursuivre dans les prochains jours l’audition de quatre d’entre eux : Jean-Pierre M., 63 ans, Jacques C., 72 ans, Lionel R., 44 ans, et Cyrille D., 54 ans.