Passionné de questions de société et de culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Sexy, sensuelle, irrévérencieuse, elle est la révélation magnétique de la dernière Palme d’Or, à découvrir depuis le 30 octobre dans nos cinémas. Elle incarne une travailleuse du sexe.
« Je suis très à l’aise avec le sexe et la nudité » : qui est la star de cette sulfureuse Palme d’or à voir en salles ?
Le reste après l’annonce
Elle est l’une des plus grandes révélations de tout Hollywood, une nouvelle star au même titre que ses sœurs Sydney Sweeney – que l’on décrypte en détail dans ce portrait – Margaret Qualley, Mia Goth, Hunter Schafer. .. Et le rôle qui le révèle au monde conforte cette affirmation : Anora de Sean Baker, à découvrir à tout prix en salles à partir du 30 octobre.
Anorace n’est ni plus ni moins que la dernière Palme d’Or. Film célébré à Cannes par la présidente du festival Greta Gerwig, comparé aux chefs-d’œuvre de la comédie US (les films survoltés de Billy Wilder, Howard Hawks, George Cukor) et où brille cette actrice, dans le rôle-titre : voilà. une description rapide de Mikey Madison. Actrice de seulement 25 ans, à l’honneur avec cette partition flamboyante, celle d’une escorte exubérante et pole danceuse aux aventures folles.
Anora donc, une travailleuse du sexe ou « TDS » côtoie, selon rémunération, le fils d’un oligarque russe, avant d’accepter de l’épouser – toujours selon rémunération – et de susciter l’ire de son père, bien décidé à se débarrasser de lui. la strip-teaseuse et call-girl… Un personnage féminin puissant qui fait un clin d’œil à un conte de fée moderne – Jolie femme avec Julia Roberts ! – pour mieux inverser la version trash…
Jusqu’aux interviews explosives de Mikey Madison, qui a dans la peau ce personnage de femme décomplexée et insaisissable…
« Pole dance et talons hauts » : Mikey Madison, une star est née
Dans la presse américaine, la révélation du jeune homme de 25 ans suscite les descriptions les plus loufoques : « épique », « femme moderne », « complexe », « digne d’un Oscar »« …et ELLE Canada pour l’affirmer : « Le nom de Mikey Madison est sur le point d’être sur toutes les lèvres« .
Un sacre spontané pour celle qui ne tourne que depuis 2016 et ses premiers pas timides dans la sitcom Better Things. Elle incarne la fille aînée d’une famille… Mais c’est encore trois ans plus tard que Madison se révèle à l’industrie en incarnant Sadie, acolyte et « groupie » de Charles Manson, dans le film Il était une fois à Hollywood de Quentin Tarantino. A ses côtés, et sous le regard bienveillant de Margot Robbie, on retrouve Sydney Sweeney et Margaret Qualley, on y revient… Anora couronne enfin ce fan de Hunger Games.
Admirée parce qu’elle est libre dans son jeu, Mikey Madison l’est aussi avec son corps.
« Je savais dès le départ que j’incarnais un personnage qui utilise son corps d’une manière très particulière car cela fait partie de son métier.« , explique-t-elle au magazine Interview. « J’ai donc étudié beaucoup de danseurs, je suis allé dans des clubs et j’ai vu comment ils utilisaient leur corps, car pour moi la nudité, c’est un peu comme un costume.«
Mikey Madison a notamment appris la pole dance, même si ces séquences ne concernent que… Quelques secondes dans le film !
« La pole dance est très exigeante physiquement, d’une manière à laquelle je ne m’attendais pas, car elle vous donne une apparence si facile, belle et sexy. Ainsi, même si ce n’est que pour quelques secondes, vous voyez Ani de fond en comble et ce qu’elle peut faire, et immédiatement vous avez une idée de combien de temps elle danse, à quel point elle danse bien. entraînez-vous dur. Vous savez que c’est une danseuse chevronnée. Tout cela ajoute des couches et de la profondeur au personnage et à ce monde.« , témoigne-t-elle au Guardian.
Et à Interview, toujours : « J’ai aussi mémorisé la façon dont cette travailleuse du sexe bouge en talons. J’ai toujours voulu porter des talons hauts parce que je voulais qu’elle soit sur la pointe des pieds. De plus, quand on porte des talons aussi hauts, cela vous fait marcher d’une certaine manière, il était donc important que je paraisse toujours aussi grande que possible.«
« La nudité n’est en fait qu’un deuxième costume » : Mikey Madison adulé par Isabelle Huppert et Greta Gerwig
Et elle est tellement libre et décomplexée que cela suscite l’admiration de ses pairs. Celui de Greta Gerwig, complimentant son talent de présidente du Festival de Cannes en mai dernier – la réalisatrice de Barbie est elle-même actrice pour rappel. Mais aussi, de notre Isabelle Huppert nationale…
« C’est bien dit, avoir la nudité comme costume. Mais c’est une chose de le dire et une autre de le rendre tangible. J’ai été vraiment étonné par ce que tu as fait« , s’est réjouie l’une des plus grandes actrices de France à Madison, précisant : « Je suis étonné, car c’est très physique et jamais sentimental comme performance, ce que j’adore, car trop de sentimentalité tue les performances. Il faut garder une certaine distance, et c’est exactement ce que vous avez fait. Mais physiquement, c’est tellement engageant !«
Oui, physiquement, Madison se donne à fond.
« Mon personnage aime la sexualité »
Elle va même jusqu’à tourner des scènes de sexe et de nu sans coordinateur d’intimité.
Pour rappel, un coordinateur d’intimité est un chorégraphe intimiste qui, sur un tournage, interagit avec les comédiens pour assurer la bonne direction des séquences les plus impudiques et charnelles. Assurez-vous qu’ils comprennent la scène, mettez-les à l’aise, assurez-vous de leur consentement.
Un métier qui divise encore beaucoup, étonnamment. Malgré les salutations admiratives de l’oscarisée Emma Stone, comme on vous le raconte dans cet article. Encore une actrice qui a dû se confronter à des scènes de nu et de sexe très frontales.
Et Mikey Madison assure au New York Times qu’il est « toujours à l’aise » avec la nudité dans Anora : « J’ai toujours été à l’aise avec la nudité, et je pense aussi que c’est parce qu’Ani, mon personnage, l’était aussi. Je n’ai jamais pensé à être nerveux ou quoi que ce soit. Je viens de jouer un personnage qui me ressemble, quelque chose auquel je pense depuis peu et qui m’intéresse.«
Au Guardian, Madison explique qu’elle s’est inspirée d’une danseuse et escorte torontoise, Andrea Werhun, devenue consultante sur le film : « Je me suis vraiment connecté à elle. Et je pensais qu’Ani pouvait s’identifier à elle, parce que j’adorais son sens de l’humour et la façon dont elle parlait du travail du sexe et à quel point elle l’aimait. Et je pense qu’Ani est quelqu’un qui aime sa sexualité, et c’était donc agréable de lire ce point de vue. Ouais, je voulais que ce soit heureux« .
Un pari réussi, selon la critique : ravissant.