Entretien
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A l’occasion de l’ouverture de la 77e édition de l’événement cannois, nous rencontrons la cinéaste américaine, reine du box-office mondial avec « Barbie ». Elle compte s’investir corps et âme dans son rôle de présidente du jury et se réjouit des liens qui unissent des cinéphiles éclectiques.
Cela n’a plus vraiment de sens de présenter Greta Gerwig comme la scénariste et égérie du cinéma indépendant new-yorkais qui a fait son prénom, aux côtés du cinéaste Noah Baumbach il y a plus de dix ans. A 40 ans, le cinéaste a aujourd’hui la carrure de fille patron XXL, l’auteur qui a signé avec Barbie un bulldozer à succès avec plus d’un milliard de dollars de revenus, à la pointe de l’air du temps, sans pour autant laisser derrière lui sa réputation d’artiste féministe et intellectuel. Une aubaine pour le jury cannois, qu’elle préside cette année après quatre éditions de présidence masculine. Présenté mardi à la presse internationale et aussitôt bombardé de questions sur l’effervescence sociale et politique du Festival, le cinéaste a dû slalomer entre plusieurs couches de charbons ardents pour saluer tantôt la mobilisation des travailleurs précaires en France, tantôt l’ébullition du mouvement. # MeToo, sans oublier de brandir la flamme d’une cinéphilie indéfectible.
Elle apparaît à midi au dernier étage du Palais des Festivals, sous le ciel gris de Cann