« Je suis fier de Bradley Barcola », confie Eric Hély, l’un de ses entraîneurs

Le joueur du PSG fait partie de la liste des 25 joueurs que Didier Deschamps a convoqués pour disputer l’Euro 2024, qui se déroule du 14 juin au 14 juillet en Allemagne.

L’ailier du Paris Saint-Germain Bradley Barcola a été sélectionné par Didier Deschamps pour participer au prochain Euro, en Allemagne, du 14 juin au 14 juillet. Auteur d’une bonne saison avec le PSG, le joueur de 21 ans fait la fierté d’Éric Hély. Son ancien entraîneur des moins de 18 ans à l’Olympique Lyonnais, club où il s’est entraîné, s’est confié à franceinfo.

Parlez-nous de « votre » Bradley Barcola…

Je l’ai eu dans deux catégories, en moins de 19 ans et avec l’équipe de Youth League, la Ligue des Champions dans cette catégorie d’âge. À l’époque, il était le seul joueur de 18 ans amélioré et titulaire. A l’époque, il joue avec Pierre Kalulu (aujourd’hui à l’AC Milan), Melvin Bard (à Nice), Malo Gusto (à Chelsea) et Amine Gouiri (à Rennes). Je me souviens de son tout premier match, au Paris FC. Il montrait déjà ce qu’il faisait en ce moment avec le PSG. Il a marqué deux buts, il volait, et puis je me suis dit qu’il était différent. Il a combiné vitesse et détente technique devant le but.

Quelles sont ses qualités de footballeur ?

Son aisance technique, sa capacité à répéter des courses à haute intensité, sa vitesse. Et il garde sa lucidité devant les buts. Les actions qu’il a réalisées en tant que professionnel, il les a faites en tant que jeune, sauf qu’il n’avait pas les mêmes adversaires face à lui (des sourires).

Et le garçon, comment était-il ?

C’est une personne intelligente, travailleuse et bien éduquée. Je n’ai jamais eu le moindre problème, ni avec lui ni avec son entourage. Mentalement, il est fort. Au PSG, il a eu la chance de trouver un entraîneur qui lui faisait confiance. Mais il répondait souvent lorsque le niveau montait. A Lyon, il a su se montrer patient, mais quand on lui a donné sa chance, il a su la saisir. C’est un observateur, un peu introverti au début. Il ne revendique pas le leadership, comme Ryan Cherki, mais Bradley est à la fois une personne talentueuse et un joueur d’équipe.

Comment vous sentez-vous après sa sélection des Bleus pour l’Euro ?

Quand on est entraîneur, c’est une satisfaction, c’est un plaisir, c’est une fierté. D’autant que dans cette liste, Bradley n’est pas le seul, il y a aussi Marcus Thuram et Ibrahima Konaté que j’ai eu à Sochaux. Mais il n’y a pas de mystère, les trois joueurs que je viens de citer sont des travailleurs acharnés, toujours à l’écoute. Les qualités naturelles ne suffisent pas. Ce sont des enfants qui essaient chaque jour d’être meilleurs pour demain.

« Ce qui me réconforte, c’est que ces trois garçons sont de bonnes personnes. Ils véhiculent de bonnes images, ce sont des exemples pour les jeunes.

C’est quand même une ascension fulgurante…

Je me souviens de l’avoir vu jouer un match avec la réserve de l’OL, à Saint-Priest. Il s’entraînait déjà chez les pros, parfois quand on revient au niveau en dessous en terme de motivation, ce n’est pas évident. Mais honnêtement, si quelqu’un ce jour-là disait que Bradley jouerait un an et demi plus tard au Paris Saint-Germain et serait sélectionné en équipe de France… Je pense que j’ai un peu d’expérience, j’ai un peu d’oeil, mais personne ne l’aurait prédit. Il me bluffe. Je pensais qu’en quittant Lyon l’été dernier, il lui manquait encore un an pour franchir un nouveau palier. Mentalement, ce qu’il a fait était fort. Il a commencé 5 mois à l’OL et ça s’est bien passé, il a été transféré au PSG, dans le meilleur club de France et il a évolué. C’est beaucoup de force de caractère. Et contrairement à d’autres, il ne parle pas : il agit sur le terrain.