« Je suis en colère », confie Michaël Jérémiasz, ancien champion de tennis en fauteuil roulant
De nombreuses associations déplorent l’absence de portefeuille dédié au handicap au sein du nouveau gouvernement.
Publié
Temps de lecture : 2 min
« Je suis en colère parce que je ne comprends pas »Michaël Jérémiasz, ancien athlète paralympique et champion de tennis en fauteuil roulant, était invité mercredi 25 septembre sur franceinfo. Dans le gouvernement de Michel Barnier, il n’y a pas de ministre du Handicap. Paul Christophe, du parti Horizons, a été nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, un titre qui ne comporte pas le mot Handicap. Il a pourtant promis sur X que « Le handicap sera au cœur de notre engagement. »
Au lendemain des Jeux Paralympiques de Paris 2024, Michaël Jérémiasz ne « je ne comprends pas » ce choix, « parce qu’il y avait une volonté collective de s’intéresser à ce sujet et de se dire qu’il n’y avait rien qui justifiait que les gens ne soient pas des citoyens à part entière, et donc on attendait l’inverse, c’est-à-dire une annonce très forte et une feuille de route engagée »explique l’ancien champion. « J’ai écouté les discours de la plupart des ministres, et le mot handicap n’est pas venu »il regrette, tandis que « Cette question concerne 12 millions de personnes et presque autant de soignants ». « Ce n’est pas du tout au centre de nos préoccupations »il soupire.
Il rappelle que« en moyenne, il faut faire 50 « Il faut faire des kilomètres par jour pour qu’une personne puisse aller faire une activité physique quand elle est handicapée, c’est la réalité en France, et pourtant on a admiré tous ces champions paralympiques ». « Que fait-on concrètement pour que les associations sportives puissent s’équiper de matériel adapté à la demande, et puissent être formées pour accueillir n’importe qui ? »il demande. « On parle de santé publique, ici, on ne parle pas de former des champions, on parle de créer du lien social, car c’est à ça que sert le sport. »insiste le para-athlète.
« Nous sommes la minorité la plus discriminée de notre pays, selon le Défenseur des droits, depuis plus de 7 ans, nous demandons juste l’application de la Déclaration des droits de l’Homme de 1848 et d’être égaux en droits. Nous ne sommes pas égaux en droits dans un pays comme le nôtre en 2024 et c’est intolérable. »
Michaël Jérémiasz, ancien champion de tennis fauteuilsur franceinfo
Michaël Jérémiasz aimerait avoir « une sorte de coordinateur, un ministre du handicap qui veille à ce que la feuille de route du Premier ministre soit appliquée dans chaque ministère »citant l’exemple de « Ministre de l’Éducation nationale » OMS, « S’il n’a pas quelqu’un derrière lui, à chaque décision, la question du handicap sera reléguée au second plan, comme c’est le cas de la question des AESH (auxiliaires de vie scolaire et professionnelle) qui manquent cruellement en nombre et en qualification et qui empêchent nos enfants, et plus tard nos lycéens et étudiants, d’accéder à la qualification et donc à l’emploi. »