Divertissement

« Je sors de la voiture, et nous voilà, à nous sourire comme deux idiots. Toujours aussi magnifique, il n’a pas changé. »

Première rencontre

« En 1987, j’étais en troisième année de médecine à Strasbourg. Un soir, mon vieil ami d’enfance Olivier, qui avait fait des études de droit après le lycée, m’a invité à une soirée qu’il organisait pour les jeunes entrepreneurs. Ce n’était ni mon domaine ni mon monde, mais j’ai décidé de me présenter au cocktail. Je suis arrivée au Hilton avec mon vieux vélo, que j’ai garé juste devant l’entrée. A l’intérieur, je me suis retrouvée à côté d’un mec super beau, canon, qui m’a servi un verre tout en discutant. Eric. Il était en quatrième année de droit, la même année qu’Olivier. J’étais complètement conquise. Après le cocktail, il m’a proposé de sortir dîner ensemble un soir. J’ai accepté le rendez-vous.

Quatre jours plus tard, il vient me chercher chez ma mère, chez qui j’habite. Je le vois se garer depuis la fenêtre du balcon, où je l’attendais cachée derrière le rideau. Il est magnifique. Je ne comprends pas pourquoi il s’intéresse à moi. Il est déjà sur le marché du travail. Il est incroyablement charismatique, a une mâchoire très large et est très musclé, comme un champion de natation. Je dois encore passer dix ans sur les bancs de l’université à travailler comme une idiote. J’ai de l’acné sur le visage et ma vie n’est pas géniale.

Il sonne. Deux minutes en avance, comme les Alsaciens. Je mets les fleurs qu’il m’offre à l’intérieur, je prends ma veste et je sors. On ne perd pas de temps. Après le restaurant, il m’emmène chez lui, ses parents ne sont pas là. Je n’ai jamais dormi dehors, ma mère va me tuer. Eric me dit que j’ai 22 ans et que ma mère, on s’en fout. C’est une belle soirée. Une très belle première soirée. Quand il me ramène à la maison le lendemain, maman éclate de rire.

On est en couple. On fait des dîners, des fêtes, des week-ends ensemble avec des amis, mais ce n’est pas une relation amoureuse. Je ne le sens pas. On n’a pas les mêmes idées, les mêmes objectifs, et puis je ne peux pas lui faire confiance. C’est un beau parleur. Parfois, il part deux jours sans donner de nouvelles. Ça continue comme ça pendant sept mois, jusqu’à la veille de Noël où il m’annonce qu’il me quitte. Je me sens mal, bouleversée ; et je me dis que ça ne m’arrivera pas deux fois. Huit jours plus tard, j’ai un autre petit ami, pile le soir du Nouvel An. Eric est un con, je savais qu’il n’était pas fiable, je ne le reverrai plus. Et je ne le revois plus, ni ne pense même à lui, pendant vingt-deux ans. »

Réunion

« À l’automne 2008, mes enfants étaient en vacances pour la Toussaint. J’ai décidé de les emmener voir grand-mère à Strasbourg. Mon mari est resté à Lille pour travailler. Pendant cette semaine, nous avons fait plein de choses avec maman, c’était vraiment sympa. A l’image de ma vie de couple et de famille. J’ai eu trois enfants avec mon mari que j’adore. Nous vivons une vie heureuse à Lille, dans une jolie maison. Nous aimons nos amis et nos parents, nous allons souvent au bord de la mer ou en voilier. La vie parfaite des bons petits bobos lillois, rien à redire.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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