« Je rêvais de montrer mon film au Festival de Cannes » : nous avons rencontré Kevin Costner, venu présenter « Horizon » sur la Croisette
Malagigi Boutot
Samedi après-midi, dans une suite du Carlton, Kevin Costner a reçu la presse internationale pour évoquer Horizonla première partie d’une saga racontant l’histoire avant et après la guerre civile.
Un western de trois heures, présenté hors compétition dimanche 19 mai, que la star oscarisée de Danser avec les loups produit avec son argent.
Il en est également le héros aux côtés de Sienna Miller, Abbey Lee et Sam Worthington (la star deAvatar). Rencontre avec Kevin Costner, 69 ans, avant de gravir les marches. Une première pour l’interprète d’Eliott Ness dans Les Incorruptibles par Brian de Palma.
Depuis votre western « Open Range » il y a vingt ans, vous n’avez pas réalisé de film. Vous êtes de retour derrière la caméra avec « Horizon, une saga américaine » (sortie en salles le 3 juillet). Un projet auquel vous réfléchissez depuis très longtemps ?
Oui! Ce fut un long voyage pour arriver à réaliser ce film. En fait, j’ai commencé à travailler sur le scénario en 1998. Je pensais pouvoir le tourner en 2003, mais les studios hollywoodiens n’en voulaient pas. C’était assez étonnant pour moi, parce queGamme ouverte avait connu un succès critique et commercial. J’étais vraiment triste. Ils pensaient que j’étais fou ! Qu’importe, j’ai décidé de continuer contre toute attente. Et faire quatre films ! Deux ont déjà été abattus et je commence le troisième, le 6 juin dans l’Utah.
»Horizon » est un western très ambitieux qui raconte l’arrivée des colons en Amérique et la conquête de l’Ouest. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans ce projet ambitieux ?
En fait, personne n’a été enthousiasmé par cette histoire qui n’a jamais vraiment été diffusée au cinéma. Je suis obsédé par cette histoire de l’Amérique. Celui de gens venus pour la plupart d’Europe vers un continent qu’ils ne connaissaient pas et où vivaient les Indiens. C’était leur terre et ils étaient déterminés à la défendre. Les tribus indiennes, les Apaches dans mon film, résistent comme elles peuvent à cette expansion vers l’ouest.
L’Occident, le vrai ?
Absolument! On oublie que c’était une période très violente, dangereuse, où nous vivions constamment entre la vie et la mort. Et où il fallait savoir monter à cheval et manier une arme. Il était très difficile de survivre en ces temps effrayants. Ces hommes, femmes et leurs enfants n’étaient pas préparés à cette violence.
Vous semblez obsédé par le western, un genre cinématographique qu’Hollywood a presque abandonné…
Ce n’est pas une obsession à proprement parler, mais plutôt une passion pour l’histoire de mon pays. J’en parle beaucoup avec mes enfants, qui ont du mal à comprendre que nous sommes un pays jeune, avec seulement plus de 200 ans d’existence. Mais si je suis souvent ramené à Danser avec les loupsJ’ai quand même fait des films d’un genre complètement différent comme Les Incorruptibles, Garde du corps, JFK. Je ne suis donc pas qu’un « occidental ».
Est-ce difficile d’être à la fois devant et derrière la caméra ?
Non! Je suis même content de voir le réalisateur qui me dirige en tant qu’acteur (il sourit). C’est beaucoup d’investissement mais je peux compter sur l’aide de mes assistants. C’est très important de réaliser parce que j’ai le contrôle de mon film. Personne ne me manipule. Bien sûr, il y a des moments difficiles sur le plateau qui peuvent vous rendre fou à vie. Cela m’est arrivé dans ma carrière, croyez-moi !
Est-il exact que vous avez prévu 50 millions de dollars dans le budget d’« Horizon » ?
Oui! C’est même plus… C’est le prix de ma liberté, de mon intégrité, de ma passion pour financer ce film qui me tient à cœur. Vous verrez tout cela dans une série documentaire de six heures qui retracera le tournage de ma saga.
Le Festival de Cannes est-il une étape cruciale pour « Horizon » ?
Je suis venu ici une seule fois pour assister à la projection de Matrice. Je rêvais de présenter Horizon à Cannes. C’est une opportunité incroyable pour la carrière de mon film. J’espère que cela plaira aux festivaliers et surtout au public. Sinon, je n’en serai qu’à moi-même responsable.
Abbey Lee, la révélation
On connaît la blonde Margot Robbie, l’interprète de Barbie de la réalisatrice Greta Gerwig, un succès mondial l’an dernier avec 1,5 milliard de recettes au box-office. Et c’est une autre Australienne, Abbey Miller, tout aussi blonde aux yeux bleus, que l’on découvre dans Horizon.
Comme les six autres actrices de ce western, elle a fait le déplacement à Cannes, invitée par Kevin Costner. Le réalisateur lui a proposé le rôle d’une prostituée au bon cœur, dont le solitaire Costner tombera amoureux.
« J’étais au Mexique sur le tournage lorsque mon agent m’a appelé pour me dire que Kevin Costner pensait à moi pour ce personnage.confie l’ancien mannequin de 36 ans. De retour à Los Angeles, j’ai participé à des auditions. Finalement, il m’a embauché. Pour moi, il était totalement impensable qu’une telle légende me choisisse. Sur le plateau, j’ai trouvé un homme passionné et généreux dans son travail. »
Une Abbey Lee qu’on avait déjà vue à Cannes en Mad Max : La route de la fureur par George Miller et qui est la véritable révélation deHorizon.