« Je pense à Jacques Chirac » : Anne Hidalgo s’est baignée dans la Seine
« C’est le bonheur ! On en rêve depuis des années, on a travaillé très très dur, l’eau est très bonne, un peu fraîche mais pas tant que ça. » La maire de Paris Anne Hidalgo, les cheveux mouillés, vient de regagner le quai après avoir plongé dans la Seine ce mercredi matin. « Je pense à Jacques Chirac », a aussi déclaré l’élue, « je crois qu’il avait très envie de pouvoir nager ».
Près d’un mois après la date initialement prévue et quatre jours après la nage de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, elle a tenu sa promesse, accompagnée dans les eaux du fleuve par le président du comité des Jeux olympiques, Tony Estanguet, et le préfet d’Île-de-France, Marc Guillaume. La maire parisienne marque ainsi une étape cruciale à neuf jours du début des Jeux et des épreuves prévues dans le fleuve.
Vêtue d’un scaphandre, Anne Hidalgo, accompagnée de ses deux compagnes, s’est élancée sur le Bras Marie, entre le quartier Saint-Paul et l’île Saint-Louis. C’est là que des nageurs en eau libre et deux adjoints de la mairie de Paris s’étaient déjà baignés à l’été 2023.
« Imaginez un site de baignade ici, dans un an, une piscine, avec trois autres sites de baignade », a également projeté Anne Hidalgo. « Les Jeux ont été le moteur et l’accélérateur, mais il faut adapter nos villes au climat et retrouver le fleuve », a poursuivi la maire. Et quand on nettoiera la Seine, on permettra bien sûr les JO, mais on contribuera surtout à ne pas abîmer les océans. »
A la suite de cette nage, la mairie de Paris organise une compétition en eau libre avec de nombreux nageurs licenciés, qui pourront eux aussi s’élancer sur le fleuve parisien.
La situation débloquée par des analyses favorables
La tenue de cet événement était encore loin d’être assurée en juin, après plusieurs séries d’analyses erronées provoquées par de fortes pluies, et la première date, fixée au 23 juin, avait dû être reportée. Mais ces deux dernières semaines, l’annonce par la mairie et la préfecture de résultats globalement positifs (notamment en termes de bactéries fécales) et conformes aux normes des fédérations internationales des sports concernés a finalement débloqué la situation.
C’est finalement une promesse vieille de près de 40 ans qu’Anne Hidalgo vient de concrétiser. En 1988, le maire Jacques Chirac, alors en campagne pour un troisième mandat, promettait cette année-là de dépolluer le fleuve dans le cadre de son programme « Seine propre ». Le futur président de la République tablait alors sur un délai de cinq ans pour dépolluer le fleuve, loin de se douter qu’il faudrait en réalité… 36 ans pour le mettre en œuvre.
Emmanuel Macron, qui avait assuré fin février qu’il se baignerait dans la rivière sans en préciser la date, avait « refusé » l’invitation du maire pour le 23 juin, a indiqué son entourage à l’AFP. Pour cette nouvelle date, « je pense qu’il a une semaine avec d’autres priorités », a déclaré lundi Amélie Oudéa-Castéra, interrogée par l’agence de presse, en référence à la situation politique dans le pays.