Nouvelles

« Je pensais pouvoir gagner »… Dans quel monde un poids léger sud-coréen défie-t-il Teddy Riner ?

À l’Aréna Champ-de-Mars,

Le président de la Fédération française de judo, Stéphane Nomis, l’avait prédit vendredi, en pleine euphorie suite à la victoire de Teddy Riner aux JO de Paris 2024 : « Attention, le tirage au sort nous fera bientôt affronter la Corée du Sud, donc Teddy va répéter son combat de la finale d’aujourd’hui et ce sera dur. » Si le quart de finale de l’épreuve par équipes mixtes entre l’équipe de France et la Corée du Sud a bel et bien eu lieu comme prévu, ce samedi, les Bleus ont découvert une surprise « de taille », une demi-heure avant le début de leur confrontation.

Teddy Riner n’allait pas affronter le champion du monde en titre des +100 kg, et désormais vice-champion olympique Kim Min-jong, mais un certain Lee Joon-Hwan, totalement inconnu chez les lourds. Et pour cause, il a décroché la médaille de bronze à Paris dans la catégorie des -81 kg. Le Sud-Coréen de 22 ans défiait donc le triple champion olympique alors qu’il y a… 62 kg d’écart entre eux !

En cliquant sur » J’accepte « vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

« Nous avons vu Teddy sur ce petit garçon »

« On n’a pas compris la stratégie de la Corée du Sud à l’époque », confie Shirine Boukli, coéquipière de Teddy Riner chez les Bleues, et donc vainqueur au soir d’une énorme finale face au Japon. « Peut-être qu’ils pensaient qu’en mettant un joueur plus léger que Teddy ne connaissait pas, ça créerait la surprise. Et sur un malentendu… »

Même son de cloche chez un autre judoka français présent ce samedi à l’Arena Champ-de-Mars, Walide Khyar : « On a été surpris. Comme Teddy avait trouvé la solution sur les lourds hier, ils ont tenté ce coup de poker. Peut-être que ce type avait déjà mis des lourds au tapis à l’entraînement et aurait pu lui crocheter la jambe. Mais bon, c’est Teddy Riner… »

Et le Guadeloupéen de 35 ans n’a pas semblé troublé par ce choix qui a amusé les spectateurs et les internautes tout au long de la journée. Sa victoire rapide n’a jamais fait de doute. « On a vu Teddy sur ce petit garçon qui essaie de se battre », sourit Shirine Boukli. « J’ai un peu ri à un moment parce qu’il le plie et le soulève. »

« Il fallait être vigilant »

Du côté du sélectionneur des Bleus, Baptiste Leroy, il n’y a pas eu de rires, mais beaucoup d’incompréhension : « Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça, d’autant qu’à part le Japon, c’était l’équipe la plus dangereuse pour nous. Comme c’est un léger, Teddy ne le connaissait pas donc je lui ai dit qu’il allait prendre un joueur droitier, léger, qui essaierait d’accrocher une jambe pour qu’il tombe d’un coup. Il fallait être vigilant. »

On pouvait compter sur notre colosse de 2,04 m et 145 kg pour faire le boulot sérieusement, et contribuer à la qualification finalement assez facile des Bleus pour le dernier carré (4-1). Inutile de préciser qu’on était curieux d’en savoir plus sur cette stratégie quand on a vu que Kim Min-jong s’était bien battu lors de ses deux combats suivants, synonymes de médaille de bronze par équipes pour la Corée du Sud.

« Teddy n’est pas humain ! »

Au sein du staff sud-coréen, peu familier de la langue anglaise, on nous a fait comprendre que le phénoménal ippon de Teddy Riner vendredi avait provoqué « une maladie au genou droit de Kim Min-jong ». Soit une blessure mineure, donc, qu’il valait mieux éviter d’aggraver face à notre mastodonte.

Le numéro un mondial, peu bavard, se dirigeait en effet en boitant vers la zone d’interview. Quant à Lee Joon-Hwan, que nous avons pu interviewer grâce à un collègue sud-coréen faisant office de traducteur, il pensait le déplacement réalisable : « Honnêtement, quand le coach m’a appelé, je pensais pouvoir gagner en allant vite. Mais Teddy n’est pas humain ! En tout cas, j’étais honoré de pouvoir l’affronter aux JO en France. » Le « privilège » d’une vie pour un -81 kg, n’ayons pas peur des mots.

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page