« Je n’ose plus prendre ma voiture » : les victimes du moteur PureTech rassemblées à Roubaix

Ils sont tous victimes du moteur PureTech : une centaine de personnes ont assisté à une réunion publique d’information organisée ce jeudi soir à Roubaix par l’association Victimes du PureTech. Ce moteur a équipé les voitures Peugeot, Citroën, Opel et DS de 2013 à 2022. Il est désormais considéré comme défectueux, avec des dysfonctionnements allant de la consommation excessive d’huile à la panne moteur. Il y a 500 000 victimes potentielles en France. Le groupe Stellantis, propriétaire des marques concernées, a procédé à deux rappels, en 2020 puis en 2022.

Un peu ou pas de changement de moteur pris en charge

Parmi les automobilistes dont le moteur est tombé en panne, certains ont réussi à le faire changer. C’est le cas de Florence, qui habite à Attiche, près de Lille. Elle s’estime chanceuse, même si elle a été obligée de payer une partie du nouveau moteur. « J’ai mis 1600 euros de ma poche, ils ont payé 75%, en disant que c’était un geste commercial, mais en niant que ce soit de leur faute », dit-elle.

Pour ceux qui n’ont pas la chance de voir leur moteur changé, les pannes se multiplient. Lors de la réunion, les victimes évoquent des problèmes d’huile moteur, des difficultés de démarrage, d’arrêt sur autoroute… Avec un seul objectif : s’inquiéter au moment de prendre le volant. « Je n’ose plus prendre la voiture avec mon petit garçon de 7 ans »confie Jeanne, 42 ans. Pour Laurent, pas question non plus de partir en vacances avec sa Peugeot. « J’ai dit à mes filles de ne pas parcourir plus de 20 km autour de chez nous, car on ne sait jamais ce qui pourrait arriver »il soupire.

Certains ont vécu des épisodes qu’ils jugent traumatisants. « Sur l’autoroute, ma voiture s’est arrêtée alors que je dépassais à 130 km/h, avec ma fille de 2 ans à l’arrière »dit Floriane. Aujourd’hui, cette mère ne peut pas changer de voiture. « Je ne peux pas me permettre d’en acheter un autre, car si je revends celui-ci, ce sera à perte. Et je dois avoir un véhicule, je l’utilise tous les jours pour aller travailler”explique-t-elle.

Action collective contre Stellantis

Un recours collectif a été lancé en juin 2023 contre Stellantis. C’est Sébastien Czerniak, le fondateur de l’association Victimes du Puretech, qui porte le recours avec l’avocat Christophe Lèguevaques. Une action qui pourrait bientôt entrer dans une phase pénale. « La discussion est au point mort avec Stellantis, qui refuse d’indemniser toutes les victimes. Il y aura donc une procédure civile, avant d’entrer dans une phase pénale. Nous accusons Stellantis d’avoir commis plusieurs délits : mise en danger de la vie d’autrui, pratiques commerciales trompeuses. et peut-être même une fraude organisée par des gangs. »explique l’avocat. L’action collective rassemble actuellement 4.800 personnes, mais 3.000 autres sont sur liste d’attente.