"Je ne voulais pas que le président me licencie si près du but" : le dernier discours de Patrice Canayer
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« Je ne voulais pas que le président me licencie si près du but » : le dernier discours de Patrice Canayer

« Je ne voulais pas que le président me licencie si près du but » : le dernier discours de Patrice Canayer

Avant d’entraîner le dernier match de sa carrière avec le Montpellier Handball, Patrice Canayer distillait des mots simples à ses joueurs. Quatre minutes pour l’histoire.

Parce que le vestiaire est « un sanctuaire », Patrice Canayer aura toujours refusé les caméras sous la douche. Pas question de filmer l’intimité de son équipe avant ou après un match. Peu importe.

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Nous aurions aimé rompre ce huis clos à de nombreuses reprises, il faut l’admettre. Pour comprendre, mieux analyser les situations et éviter probablement d’écrire des bêtises…

On aurait payé pour s’asseoir en bout de banc, le 4 mai 2003, avant la « remontée » à Pampelune et un premier succès en Ligue des Champions.

On aurait donné notre dernier maillot pour croiser le regard de Grégory Anquetil, sécher les larmes de Valentin Porte ou écouter religieusement le sélectionneur. Cela n’arrive pas. Cela n’arrivera plus !

Patrice Canayer a choisi de quitter la scène après 30 ans, emportant avec lui tous ses secrets. Sauf pour son dernier discours. Sur le gong, « La Canaye » a consenti à une violation de son règlement intérieur en acceptant de l’immatriculer. Tranquillement et pour la postérité. Nous avons écouté avec sa bénédiction.

«J’aurais aimé vous dire des choses intelligentes…»

C’était une heure avant le coup d’envoi. Les joueurs d’un côté et lui de l’autre, à deux pas du tableau. Comme toujours. En quatre minutes, l’histoire était réglée. 120 secondes pour les émotions. 120 secondes pour la tactique.

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« J’aurais aimé vous dire des choses intelligentes, mais je ne suis pas sûr d’y parvenir », a-t-il déclaré en préambule. « C’est le dernier match, mais pas seulement pour moi. Il y a aussi David (Degouy, le député), Benjamin (Floris, le préparateur physique), Marc (Panique) et quelques autres. Eux aussi ont droit à cette dernière. »

« Soyez professionnels, comme à Aix »il a ensuite poursuivi avant de faire cet aveu : « Je ne voulais pas venir ce soir. Vous savez, c’est le genre de chose que j’apprécie mais que je n’aime pas vivre. Mais je suis venu quand même. Je ne voulais pas que le président me vire. » si proche du but (des rires). Cela aurait été dommage. » Un peu d’humour pour faire tomber la pilule et derrière, un mot sur l’adversaire. Logique !

« Ce soir, c’est à vous de m’aider… »

 » N’oubliez pas qu’il y a Toulouse en face. Ils ne sont pas venus pour faire de la figuration et participer au spectacle. Ne perdons pas de vue qu’il y a un match. En règle générale, j’essaie de vous aider. Ce soir, c’est à vous de m’aider et de rendre le coaching le plus simple possible. Je ne suis pas sûr d’être complètement lucide jusqu’au bout.

Ce qui suit est un florilège d’instructions que nous n’avons pas tous comprises. Ce sont les professionnels. « Augmente l’intensité… On va commencer avec une défense 1-5, Rémi dans les buts, Karl, Bryan, Stas, Jaime, Veron et Sebastian… Aux extrémités du ballon, s’il n’y a pas de solutions de décalage, Karl tu entreras en deuxième pivot… Sur le repli défensif, Véron, attention à revenir dans le secteur central… Au niveau du jeu offensif, on essaie de rester sur des choses simples qu’on a retravaillées dans la semaine… Est-ce que c’est bon pour tout le monde ? Sommes-nous prêts?

Jusqu’au bout, Patrice Canayer aura été Patrice Canayer. Avec une victoire à la clé. Le meilleur entraîneur de l’histoire du handball français peut laisser les clés du vestiaire à Erick Mathé. Sans regarder en arrière.

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