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Rugby Éditorial
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Alors que la campagne électorale pour présidence de la FFR touche à sa fin, chaque camp tente de tirer ses dernières cartouches pour faire la différence lors des élections des 18 et 19 octobre. De loin le plus médiatique des colistiers de Didier Codorniou, Guilhem Guirado a peu parlé ces dernières semaines. L’ancien capitaine a choisi Actualités Rugby pour évoquer cette étape majeure du rugby français, l’enjeu de son futur rôle de chef des équipes de France en cas de victoire de son équipe et distiller ici et là quelques ultimes tacles au camp du président sortant Florian Grill. Entretien.
Nouvelles: Vous avez été plutôt discret dans cette campagne. Était-ce un choix ?
Guilhem Guirado : « Déjà, je prône toujours plus le travail collectif que la mise en avant de l’individuel. Je suis le premier soutien de Didier et je suis intervenu à ses côtés à plusieurs reprises mais je l’ai aussi prévenu que je ne pouvais pas être de tous les déplacements, en raison de mon emploi du temps professionnel. » il gère une agence d’assurance dans les Pyrénées-Orientales, NDLR, je suis là un peu plus ces derniers jours car nous sommes dans la dernière ligne droite et c’est tout aussi maintenant que beaucoup vont prendre leur décision pour le vote). .
Escarmouches avec le camp Grill : « J’étais une proie facile »
N’avez-vous pas été brûlé par les quelques échanges d’armes dans les communiqués entre vous et le camp du président Florian Grill ?
GG : « Je suis arrivé sur la pointe des pieds. J’ai découvert le fonctionnement d’un comité de pilotage, j’ai appris. Mais je ne suis pas un donneur de leçons. Chaque fois que je prenais la parole publiquement, j’étais immédiatement pris en charge par la gouvernance. Etant la personne la plus connue de Didier liste, j’étais une proie facile. Je leur ai certainement fait peur du fait que j’ai une certaine légitimité et une aura dans le rugby français, c’est si facile de vouloir régler des comptes, et ça a manqué de tact. et du respect. Je me suis contenu et n’ai pas répondu à ces attaques. Comme ce que j’étais au cours de ma carrière, je ne suis pas du genre à me cacher et à refuser le combat.
Comment trouvez-vous cette campagne, jugée très calme par rapport aux précédentes ?
GG : « Didier a prôné dès le départ sa volonté d’une campagne respectueuse. Il a constaté que ça s’est un peu empiré, lui-même étant pris pour cible. C’était évidemment inquiétant. On n’est jamais prêt à ça même s’il connaissait les risques car c’est déjà arrivé comme ça. C’est la dernière fois que le rugby est devenu politisé, mais ce n’est pas vraiment bon pour notre sport lui-même.
Un « changement de braquet » dans la campagne
C’est à dire ?
GG : « Didier avait rencontré Florian Grill il y a quelques mois et il y avait eu une volonté de faire campagne proprement. Et puis ça est parti un peu dans tous les sens. On a donc été obligé de changer de braquet, sans se tromper quoi qu’il arrive mais en disant certaines des vérités et certains principes qui dérangent. Même si je prends beaucoup de pincements, il y a aussi eu des cas qui ont eu lieu ces dernières semaines. On ne s’en sert pas pour faire campagne, mais on est malheureusement obligé d’en parler.
Avant les affaires extra-sportives de l’été, vous aviez déjà été offensant, évoquant une gestion et une communication « catastrophique » de Florian Grill…
GG : « J’accepte que la Coupe du monde n’ait pas été une réussite financière complète et qu’elle n’ait pas rapporté beaucoup d’argent à la FFR. Mais en faire un plan d’attaque pour dire que tout va mal, qu’on va droit dans le mur… Il y a plein de partenaires autour du rugby français qui s’inquiètent et on a vu les conséquences, notamment avec le retrait du GMF, partenaire historique du rugby français. Pendant longtemps tout est catastrophique, au bout d’un moment on ne donne plus envie à personne. Mais pour eux, il fallait absolument démanteler ce qui se faisait par l’ancienne gouvernance et noircir le tableau. parfait mais il y a aussi des choses à valoriser. Nous devons nous rappeler d’où nous venons.
Reprise politique
Pourquoi vous et 15 autres membres de l’opposition avez-vous démissionné du comité directeur de la FFR ?
GG : «C’était une finalité. La gouvernance en place n’a pas pu tout régler en 15 mois, j’en suis conscient, mais elle peut aussi se regarder dans le miroir et voir ce qui n’a pas fonctionné. Quand on l’a constaté, c’était une cooptation politique ! Alors soit on n’a rien dit et donc ça ne servait à rien, soit on a dit qu’on n’était pas d’accord et on a dit qu’on était négatif et qu’on coopterait ! politique. Il n’y a pas de discussion.
Vous avez également reproché au gouvernement de vouloir étouffer la mort par noyade d’un jeune rugbyman à Wallis et Futuna…
GG : « Je suis très réservé et modeste face à ce drame, par respect pour la famille. Mais il faut dire ce qui s’est passé. Je suis d’accord qu’on a évoqué le décès de ce jeune, mais les circonstances ne sont absolument pas évoquées dans le procès-verbal du bureau fédéral. Nous n’en étions pas au courant. Il devait venir faire un stage à Montpellier avec son équipe, mais cela n’a pas été possible à cause des émeutes en Nouvelle-Calédonie (où devait transiter l’avion). . Alors ils sont allés à un stage de rugby à Wallis et Futuna, autour d’un lac, et c’est là que s’est produite la noyade. Tout ça, on ne le sait pas, on ne l’a appris que trois mois plus tard. C’est le but de l’outrage à notre égard. et toutes ces informations que l’on demande et que l’on n’a jamais.
Quel regard portez-vous sur les récentes affaires qui ont secoué le XV de France et la FFR ?
GG : « J’ai été évidemment attristé et déçu. Cela a fait beaucoup de bruit et cela a terni l’image de l’institution, qu’on le veuille ou non. Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra être très vigilant demain sur tous les rassemblements des équipes de France. Le cadre doit être bien établi.
« L’image de la FFR avant tout »
L’équipe de France avait déjà vécu une aventure extra-sportive en 2018 en Ecosse, lorsque vous en étiez capitaine…
GG : Oui c’est vrai. Les joueurs sont sortis après le match, ce qui n’était pas mon cas car j’étais déçu de notre résultat, et il y a eu des histoires. Des sanctions avaient été prises même si cela n’avait pas été publié dans la presse et on n’avait pas revu certains joueurs lors des matchs suivants. J’ai entendu des élus me reprocher des choses et dire qu’on voulait balayer la poussière sous le tapis, ce qui m’a fait rire doucement. Baptiste Serin a aussi été critiqué pour des choses cet été, mais je suis désolé, il a peut-être été le capitaine du tour mais en aucun cas le capitaine n’a de super pouvoirs ni de droits sur les autres. Ses responsabilités sont sur le terrain.
Si Didier Codorniou l’emporte le 19 octobre, vous aurez la responsabilité de veiller à la bonne application d’un encadrement pour les équipes de France. Comment l’abordez-vous ?
GG : « Ce sera une charge très lourde qu’il faudra assumer. Comme je l’ai dit, je ne viendrai pas en tant que conférencier et pas non plus avec une baguette magique. Il faudra écouter les gens en place et faire en sorte qu’il y ait aussi de la direction. Ce qui m’importera en premier, c’est que l’image de l’institution soit avant tout celle qui porte le maillot de l’équipe de France et doit avoir de l’intégrité et faire attention à cela.
Anthony TALLieu
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