« Je ne sais pas quel enfant j’aurai au réveil » : cette petite fille fauchée par un chauffard est toujours dans le coma, sa mère s’inquiète

Une mère craint de ne plus jamais retrouver sa fille de 10 ans, dans un coma artificiel depuis qu’elle a été fauchée en traversant une rue à Lachine, à Montréal, il y a huit jours.
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« Ne pas voir son enfant bouger pendant huit jours, ne pas pouvoir la regarder dans les yeux ni entendre sa voix… C’est absolument navrant », souffle Stéphanie Ledesma.
Sa fille de 10 ans, Kyaa Guinto, rentrait de l’école à pied lorsqu’elle a été renversée par un chauffard qui tentait de traverser la rue Saint-Antoine, près de l’intersection du 32e avenue, dans l’arrondissement de Lachine.
Conséquences imprévisibles
En plus d’une clavicule fracturée et de plusieurs égratignures, la jeune fille a subi un important traumatisme crânien lors de l’impact. Afin de minimiser les risques de séquelles, les médecins la plongent dans un coma artificiel.
« C’est quand il se réveillera qu’on pourra voir les dégâts au cerveau. Les médecins disent qu’elle pourrait reprendre une vie normale dans quelques mois, ou se réveiller et être une petite fille complètement différente. Je ne sais pas quel enfant j’aurai », se lamente la mère, d’une voix qui trahit son angoisse.
Photo Stéphanie Ledesma
Kyaa Guinto et son chat, Bella, lors d’une séance de câlins.
Au moment de mettre sous presse, Kyaa Guinto attendait d’autres tests pour aider les médecins à comprendre son état.
« Si ma fille est ici aujourd’hui, c’est grâce au personnel de l’Hôpital de Montréal pour enfants et aux bons samaritains qui sont venus à son aide lors de la collision. Nous sommes extrêmement reconnaissants », insiste la maman.
Sensibiliser les enfants
Le jour de l’accident, Kyaa Guinto aurait dû être à son entraînement de basket, qui a lieu tous les mercredis après l’école. Or, selon les parents, l’établissement ne les aurait pas informés du départ de leur fille, qui n’était pas autorisée à partir seule.
« Je ne comprends pas ce que faisait ma fille dans la rue. Il y a toujours quelqu’un qui vient la chercher après l’entraînement de basket. Son père était déjà en route », se lamente Mmoi Ledesma.
Elle affirme avoir souvent rappelé à sa fille les consignes pour traverser un carrefour en toute sécurité. Mais cela n’a pas empêché l’enfant de traverser la rue où il n’y avait pas de passage pour piétons.
« Mon mari et moi admettons que Kyaa n’a pas suivi les instructions et qu’elle partage une partie du blâme. Mais je ne comprends pas comment, dans une zone de 30 km/h, où rien ne peut obstruer la vue, le conducteur n’a pas vu ma fille traverser », s’interroge-t-elle.
Elle espère qu’en lisant son témoignage, parents et enseignants se mobiliseront pour sensibiliser les enfants aux consignes de sécurité routière.
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