Nommé +Révélation de l’année+ lundi lors de la nuit du rugby, sélectionné avec les Bleus cet été, le jeune ailier palois Théo Attissogbe (19 ans) affiche ambitions et exigences dans un entretien à l’AFP tout en affirmant « ne fixez aucune limite » pour le reste.
Q : Que signifie pour vous ce trophée +Top 14 Révélation+ ?
R : « Cela me fait très plaisir. C’est le moment de prendre le temps de remercier mes clubs : Pau bien sûr avec mes coéquipiers, tout le staff mais aussi Mont-de-Marsan et Peyrehorade où j’ai été formé. Ce trophée récompense tout ce parcours. C’est extrêmement gratifiant car c’est un vote de toute la planète rugby. C’était une très grosse surprise, une agréable surprise. Il y a du beau monde (dans ses prédécesseurs pour ce trophée, NDLR). Cela me fait très plaisir de pouvoir les rejoindre. J’espère que ce n’est qu’un début et qu’il y aura une belle continuité. »
Q : La partie la plus difficile pour vous est-elle en train de commencer ?
UN: « J’ai tellement entendu parler de cette deuxième année, celle de la confirmation. Le plus dur est peut-être de démarrer effectivement, même si je pense que le début est aussi compliqué. En tout cas, c’est une année charnière avec une expérience qui reste à forger. J’essaie de m’y préparer du mieux que je peux, sans me poser trop de questions, c’est ce qui a fonctionné pour moi depuis que j’ai commencé à ce niveau. J’espère continuer sur cette voie avec cette forme d’insouciance. ».
Q : Avez-vous l’impression que le regard des gens sur vous a changé ?
UN: « C’est sûr qu’il y aura un peu plus d’attentes envers moi. Mais j’ai déjà des attentes assez élevées envers moi-même. Je ne me fixe aucune limite, je sais que je veux faire mieux que la saison dernière, je veux vraiment progresser fortement. Évidemment, les attentes du public et des supporters seront différentes. Mais il faudra aussi que je me concentre sur moi, sur mon jeu et ne pas trop paniquer si un ou deux matches se passent un peu moins bien. Je ferai tout pour que cela n’arrive pas ou rarement et que les choses se passent le mieux possible. ».
Q : Vous êtes devenu international cet été. Que change ce statut ?
UN: « On en rêve depuis qu’on est petits. Le simple fait d’avoir le mot international accolé à son nom fait quelque chose. C’est quand même différent des années U20, même si c’était déjà très bien. C’est un peu le Saint Graal. Je l’ai pris avec beaucoup de bonheur et de plaisir. ».
Q : Cette tournée en Argentine a viré au cauchemar entre l’éviction de Melvyn Jaminet, les accusations de viol contre Oscar Jegou et Hugo Auradou. Égoïstement, avez-vous quand même réussi à vous amuser un peu ?
UN: « C’était une période certes assez compliquée. Mais je veux vraiment séparer l’aspect rugby de ce que l’on a vécu sur le plan humain. Sur le plan rugbystique, j’en garderai un bon souvenir. Deux sélections, une victoire lors de ma première sélection contre des joueurs qui font quelque chose de grand en Rugby Championship (l’Argentine, qui a battu l’Afrique du Sud le week-end dernier, NDLR), ce n’est pas rien et puis deux essais. Ce sera une tournée dont je me souviendrai même si c’est encore difficile d’en parler. ».
Q : Cette expérience apporte-t-elle de nouvelles responsabilités à votre club ?
UN: « Bien sûr, même s’il y avait déjà une forme d’exigence. C’est sûr qu’elle a encore augmenté ces derniers mois. Mais je pense qu’il ne faut pas non plus que je me mette trop la pression. Il y a beaucoup de joueurs autour de moi dans l’équipe qui ont plus d’expérience, qui ont vécu plus de choses. J’ai toujours ma place dans le groupe. Je veux cultiver mon insouciance le plus longtemps possible car je pense que c’est ce qui me convient le mieux. ».
Propos recueillis par Grégory Letort
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