Adrien Pedrazzi, président de l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), ne cache pas qu’à Agen et Villeneuve-sur-Lot, la profession attend avec impatience les deux étapes du Tour de France et les festivals d’été, pour autant les bords de Garonne sont concernés. Et il en faudra bien plus que ces deux événements pour que certains sauvent la mise, voire leur maillot.
On sentait que les gens étaient très attentifs…
Adrien Pedrazzi, président de l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), ne cache pas qu’à Agen et Villeneuve-sur-Lot, la profession attend avec impatience les deux étapes du Tour de France et les festivals d’été, pour autant les bords de Garonne sont concernés. Et il en faudra bien plus que ces deux événements pour que certains sauvent la mise, voire leur maillot.
On a senti que les gens étaient très prudents cette année : pas d’apéritif, pas de dessert
« En ce qui concerne la restauration, nous avons eu plus de 100 fermetures d’établissements en 2023 », déplore Adrien Pedrazzi. Il y a un dépôt de bilan sur quatre et un redressement judiciaire sur cinq au tribunal de commerce d’Agen. Paradoxalement, il y a des ouvertures, mais avec un nouveau look : on perd les petits restaurants traditionnels. »
Mais avec autant de fermetures, le secteur de la restauration a moins de difficultés à recruter qu’il y a deux ou trois ans. « J’ai eu un arrêt maladie et je n’ai eu aucun problème à trouver quelqu’un en une demi-heure », assure le président. J’ai passé une annonce pour un cuisinier, j’ai reçu 38 candidatures. Il reste cependant difficile de trouver des extras pour les bosses passagères. Après, il y a des spécificités : on recherche des pizzaïolos par exemple, car dès que quelqu’un a appris à faire des pizzas, il ouvre son propre commerce… »
Pas d’amélioration
Adrien Pedrazzi constate par ailleurs nettement moins d’activité qu’avant, ce qui réduit les recrutements à long terme. « Le personnel préfère clairement les CDD aux CDI depuis le Covid, et l’activité n’a pas repris. Même avec le Championnat d’échecs d’Agen, on a gagné 1 600 euros de moins en ouvrant une journée de plus, et on est à 150 m du Parc des Expos. On a senti que les gens étaient très prudents cette année : pas d’apéritif, pas de dessert. La première décade de mai, tout le monde se rendit à la côte, où il était blindé. »
Côté finances, «il reste aussi les PGE (prêt garanti par l’Etat) à rembourser et qui représentent 6,5% du chiffre d’affaires, l’énergie qui s’élève à 16% du prix de l’assiette d’un client, les denrées alimentaires ont augmenté de 40% et nous sommes loin des 6 ou 7 % de marge que certains imaginent, car on ne peut pas répercuter ces augmentations. La grande préoccupation est de sortir des contrats d’électricité préjudiciables aux entreprises. Aujourd’hui, on négocie à 100 euros le mégawatt, mais certains sont à 250 ou 300 euros, et le coussin de trésorerie va là-bas. Psychologiquement, tout le monde est à bout et je ne connais pas un restaurant qui ne soit pas en promotion aujourd’hui, on ne sent aucune amélioration. Ce sont surtout les sexagénaires qui abandonnent. »
Les aléas météorologiques n’arrangent pas les choses. « Nous sommes locavores, nous cuisinons avec des produits locaux, mais avec la grêle ou le gel, ils risquent d’augmenter. Aujourd’hui, nous regardons vers le ciel autant que les agriculteurs. »
Concernant l’hôtellerie, « elle se porte bien, notamment à Agen. Nous avons un certain nombre de membres qui ont augmenté depuis l’année dernière. Les touristes viennent réserver, il y a des créations, comme le Serra à Agen ou l’Hôtel Relais à Estillac. L’offre s’étoffe. »