« Je n’avais qu’une seule peur : tomber », confie Mathieu Bosredon après un nouveau doublé français

Mathieu Bosredon et Johan Quaile avaient, mercredi, signé un doublé dans le contre-la-montre (H3). Le duo français a réédité sa performance dans la course en ligne, ce jeudi. Or et argent, dans le même ordre. Les 14e et 15e médailles sur route pour les Bleus (médailles numéros 21 et 22 pour l’équipe de France de paracyclisme, piste et route qui a ajouté 4 médailles ce jeudi). Mathieu Bosredon (paralysé des membres inférieurs) a vécu une course en deux étapes.

Leader avec 1’15 » d’avance, il a été ralenti par une crevaison. Alors qu’il se faisait aider, il a vu ses concurrents le dépasser. Avant de se remettre en route, de revenir dans le groupe de tête. Pour vite repartir à l’attaque. Et repartir devant. Irrésistible, le Briviste (membre de l’équipe paralympique Cofidis) pouvait aller décrocher une nouvelle médaille d’or (avec 1’21 » d’avance sur Quaile et 5’02 » sur le Belge Marvin Odent). Après le podium, le duo ravi a raconté la nouvelle belle page bleue des Jeux.

Je me suis dit : « Vas-y, prends le plus d’avance possible, s’il arrive quelque chose, tu auras le temps de te retourner. » C’est ce qui s’est passé.

Mathieu Bosredon

« C’est inimaginable, c’est exceptionnel. Encore plus dans son pays, c’est énorme. »sourit Johan Quaile (paraplégique). Mathieu Bosredon, auréolé de deux médailles d’or, raconte une course riche en rebondissements : « Je n’avais qu’une seule peur, celle de tomber, avec la pluie, il y avait des accidents. Je voulais faire très attention. Je me suis dit : « Vas-y, avance autant que possible, s’il arrive quelque chose, tu auras le temps de faire demi-tour. » C’est ce qui s’est passé. Et c’est une bonne chose que ça se soit passé comme ça. J’ai l’impression que c’était calculé exactement, j’ai eu une crevaison, j’ai juste eu le temps de remonter cette côte, je suis arrivé au service de dépannage et ils m’ont aidé, le personnel a été très rapide, j’ai eu le temps de repartir et de me remettre dans l’axe des roues et je ne leur ai pas fait de cadeaux, j’ai attaqué tout de suite. Et nous sommes partis ensemble. Johan était très fort aussi. Très bonne course. »

Après ces vingt-quatre heures, et deux médailles d’or, Mathieu Bosredon résume : « C’est parfait. Je ne pouvais pas imaginer mieux. Même dans le pire des cas, j’ai réussi à obtenir cette médaille d’or. Beaucoup de fierté. Ma famille était quand même très présente, j’ai vu des larmes, des cris, beaucoup de joie. »

Reste le relais pour bien conclure l’aventure, Mathieu Bosderon présente : « C’est quelque chose de complètement différent, je pense que ça va plaire aux gens, c’est très dynamique, c’est très court, des circuits de moins de deux kilomètres à chaque fois, ça va passer très vite, les positions changent, c’est un peu comme la Formule 1 ou le karting, c’est sympa. » Et les Bleus veulent briller…