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« Je n’ai que 27 ans et j’ai encore des choses à gagner »

« Je n’ai que 27 ans et j’ai encore des choses à gagner »

Le champion olympique a remporté les prix de meilleur joueur du Top 14 et de meilleur international français, lundi soir, lors de la Rugby Night.

Pour les 3et fois en quatre ans, vos pairs vous ont nommé Meilleur Joueur de la Saison du Top 14 et, pour la 4e foiset fois, Meilleur international français. Est-ce devenu une habitude ?
Antoine Dupont : C’est le quatrième ? Je ne sais pas, je n’ai pas compté mais oui, je sais que ça commence à faire beaucoup. On peut dire que c’est redondant, mais il faut mesurer la chance qu’on a de gagner des trophées, qu’ils soient individuels ou collectifs. On sait à quel point c’est difficile de gagner ce fameux bouclier de Brennus. On s’entraîne tous les jours pour y arriver mais d’autres le font et n’ont pas la possibilité de soulever un trophée en fin de saison… Il faut donc mesurer ça, avoir conscience du travail qu’il va falloir continuer à faire pour continuer à gagner. On sait que c’est le plus dur, on l’a vécu ces dernières saisons. Mais c’est toujours agréable de passer des soirées comme ça.

Champion d’Europe et de France avec le Stade Toulousain, champion olympique avec l’équipe de France de rugby à 7. Avez-vous conscience de ce que vous avez accompli la saison dernière ?
C’est toujours difficile de prendre conscience, de mesurer les choses que l’on fait. On s’entraîne tous les jours pour vivre des moments comme ça. On a eu la chance de vivre des émotions incroyables, que ce soit avec Toulouse, cette médaille olympique, je ne l’évoque même pas. Après, je pense qu’il vaut mieux continuer à regarder devant. On a une génération qui est encore jeune et ambitieuse et on a intérêt à regarder devant plutôt que derrière, à ce qu’on a fait. Ça n’aura pas beaucoup d’intérêt dans notre quotidien… Donc, oui, on s’est rendu compte qu’on avait fait quelque chose de grand cette année. Mais, comme je l’ai dit, je n’ai que 27 ans et j’ai encore des années de carrière et des choses à gagner. Il faut donc réussir à trouver cet équilibre.

Nous vous avons récemment repéré à l’entraînement avec le Stade Toulousain alors que vous êtes encore en vacances. Avez-vous hâte de retrouver les terrains ?
Je recommence à me présenter pour ne pas trop perdre non plus. Ça me donne envie de revenir avec mes potes. J’étais vraiment contente de retrouver le groupe, l’ambiance, la vie de groupe au quotidien. C’est aussi pour ça qu’on fait ce sport. Cet esprit d’équipe qu’on a à Toulouse, c’est ce qui nous motive à venir nous entraîner tous les jours.

Quand est-ce prévu ?
Voilà, dans les prochaines semaines. Je devrais être de retour début octobre pour la compétition.

Je m’entraîne parfois comme pivot. Mais de là à concrétiser cela en match, je pense qu’on n’y est pas encore… »

Ugo Mola a dit que nous n’avions pas fini de voir nos surprises avec vous… Quelles sont ces surprises ?
(Il rit) Ugo aime aussi discuter avec les médias, répondre aux questions. Il y a quelque chose à prendre et à laisser dans ce qu’il dit. Déjà, avec les objectifs cette saison avec Toulouse et l’équipe de France, j’aurai déjà assez de choses à gérer.

Il a parlé de vous mettre au poste central…
C’est une discussion que nous avions eue il y a quelques temps… Je suis curieux dans la vie de tous les jours mais aussi sur le terrain. Et c’est vrai qu’à l’entraînement, j’essaie de m’éloigner un peu de mon poste de 9, pour essayer de trouver d’autres libertés sur le terrain, même si j’en ai déjà beaucoup à mon poste. Mais de là à ce que cela se concrétise en match, je pense qu’on n’y est pas encore…

Vous aussi, vous avez hâte de retrouver le XV de France ?
J’ai hâte d’y être, bien sûr. Je l’ai quitté il y a un an maintenant (en quart de finale de la Coupe du monde 2023, NDLR) donc forcément j’ai hâte d’y être. Mais il faudra d’abord que je me remette en forme à Toulouse.

Comment gérez-vous votre popularité croissante depuis cette médaille d’or olympique ?
On a senti qu’avec les Jeux Olympiques, le spectre touché est beaucoup plus large que ce qu’on peut rencontrer avec le Top 14 par exemple. On dépasse le cadre du rugby, on dépasse le cadre du sport lui-même. Beaucoup de gens qui ne s’intéressaient pas au sport se sont mis à soutenir des athlètes aux Jeux Olympiques, y compris dans des disciplines qu’ils ne connaissaient même pas. C’est ça qui est beau, qui est fédérateur. Il n’y a qu’avec le sport qu’on arrive à trouver ça. Évidemment, il s’ensuit une notoriété qui augmente un peu. Mais c’est quelque chose qui s’est fait petit à petit pour moi. Ça ne m’est pas tombé dessus du jour au lendemain. C’est quelque chose que je vis au quotidien, mais de manière plutôt positive. Les retours des gens sont extrêmement positifs. Donc même si, parfois, on a envie de se taire un peu, c’est dur de dire aux gens de ne pas nous applaudir.

Savez-vous que les enfants s’intéressent au rugby parce qu’ils vous ont vu à la télévision ou au stade ?
C’est vraiment difficile à mesurer. Quand j’étais petite, je regardais mes idoles. Dire que désormais, je représente ça pour certains enfants, c’est vraiment difficile à imaginer. Mais quand on entend certains parents dire que ça les pousse à regarder du rugby, que ça pousse leurs enfants à commencer à en jouer… Pouvoir inspirer ça aux jeunes, c’est quelque chose que je n’aurais jamais pu imaginer. On se rend compte de l’image et de ce qu’on peut représenter pour les jeunes générations.

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