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« Je n’ai pas postulé pendant près de 10 ans pour laisser les autres gagner », a déclaré Amri, qui a été éliminé

Amri quitte le ring la tête haute. Le candidat de 42 ans a été éliminé Koh-Lanta, les chasseurs d’immunité, à l’issue de la formidable épreuve d’orientation diffusée mardi soir sur TF1. Malgré une ténacité sans faille, il n’a pas réussi à mettre la main sur le 3ème et dernier poignard, arraché sous ses yeux par Julie, aussi têtue que chanceuse.

L’aventure se termine donc juste avant les poteaux pour cet ancien champion français et mondial de boxe particulièrement redoutable. A force de stratégies et de prises de risques, le candidat a su se frayer un chemin jusqu’aux portes de la finale, quitte à se retourner au passage contre certains de ses camarades de l’équipe jaune… Amri a répondu aux questions de 20 minutes.

Cette épreuve d’orientation semble avoir été très éprouvante. Comment l’avez-vous vécu ?

C’était déjà très dur, car cela durait plus de quatre heures. Ensuite, c’est une épreuve très stressante. Au départ, je pars plutôt confiant car je suis seul dans ma zone. Au bout d’un certain temps j’ai réussi à trouver la pierre ocre (un des repères à découvrir), par contre la balise, impossible de la trouver, avec les herbes hautes c’était l’enfer… Malgré tout on ne pouvait pas laisser passer aller. Physiquement on ne le sent pas, on a tellement d’adrénaline et d’excitation. Honnêtement, ça aurait pu durer dix heures, j’aurais continué à courir comme un fou et ça n’aurait pas posé de problème. Mais c’est surtout psychologiquement très épuisant. Et quand Pauline et Julie me rejoignent dans le coin, c’est encore plus vrai.

Lorsque Julie découvre le poignard, ressentez-vous un sentiment d’injustice ?

Aucune injustice. Sur le coup je suis super déçu, en colère, mais contre moi-même. Je l’insulte un peu mais je pense que c’est une réaction normale, on est aux portes des postes, l’enjeu est tellement important que je m’énerve un peu. Mais au final je ne lui en veux pas du tout, j’aurais fait la même chose. Elle s’est battue avec ses armes, elle a trouvé le poignard, bravo à elle. Je n’ai qu’à m’en prendre à moi-même.

Après une si longue aventure, est-ce très frustrant d’échouer aux portes de la finale ?

Bien sûr. Nous rêvons tous d’aller dans ces pôles. Mais encore une fois, j’ai vite relativisé en me disant que j’avais quand même réussi l’épreuve d’orientation et que compte tenu de notre situation à la réunification, c’était presque inattendu. J’ai réussi à me retrouver là et en supériorité numérique avec les ex-Jaunes et pour moi, c’est une fierté. Il faut savoir relativiser et être fier des progrès réalisés.

Denis Brogniart vous présente comme le « stratège » de cette saison. Pensiez-vous que cet aspect prendrait autant de place dans votre aventure ?

Honnêtement non. On me définit souvent comme celui qui a mené la stratégie mais en fait, je n’ai fait que me défendre. Au moment de la réunification, je savais que j’étais la cible prioritaire des ex-Rouges. Pour essayer d’avancer il faut faire des choix, agir et c’est vrai que je mets en place des stratégies. Je ne pensais pas que cela jouerait un rôle aussi important dans mon aventure mais il l’a fait parce que la situation l’exigeait.

Vous avez avancé en équipe mais vous avez aussi dû trahir certains de vos camarades, notamment Sébastien. Le regrettez-vous?

Pour moi, il n’y a pas eu de trahison. Ce sont des choix. Des choix difficiles, certes, mais il fallait les faire pour avancer. J’ai voté contre Sébastien et Aurélien lors des « Destins liés » car le tour du conseil m’y a poussé. Ce n’était pas prévu mais je me sentais en danger et j’ai décidé de me rapprocher des votes majoritaires qui étaient défavorables à Sébastien. Puis, quand il est revenu, c’était vrai que je ne voulais pas voter contre lui, c’était ma position. A un moment j’ai eu une discussion avec Pauline qui m’a recadré, entre guillemets, et j’ai décidé de privilégier mon alliance avec elle. J’ai privilégié les gens qui prenaient des risques, qui jouaient, plutôt que de choisir l’alliance de cœur que j’avais avec Sébastien. Après, je comprends qu’il puisse être déçu, en colère, tout ce qu’on veut. Nous sommes aux portes de l’orientation donc je comprends sa déception. Mais Ko-Lanta est un jeu et dans un jeu il faut jouer.

Sébastien semble assez en colère contre vous… Comment sont vos relations aujourd’hui ?

Nous discutons. On en a reparlé depuis l’aventure. Durant l’émission beaucoup d’émotions surgissent, on revit cette aventure une seconde fois. On voit des choses qu’on n’avait pas vues, les caméras faciales, les discussions avec les autres aventuriers… Mais nous sommes des gens intelligents et quand on se retrouve, au bout de quelques instants on arrive à discuter et tout se passe bien.

Tout se passe dans « Koh-Lanta » selon vous ? Vous êtes-vous fixé des limites à ne pas franchir ?

Mon objectif était d’emmener les ex-Jaunes le plus loin possible. Si j’avais voulu être aussi fourbe et manipulateur que je l’ai lu, je n’aurais pas dit à Sébastien que j’avais un collier avant la réunification. Je n’aurais pas dit à mes compagnons que j’avais créé une alliance avec Meïssa, j’aurais tout gardé pour moi. Tous mes choix ont été de faire avancer l’équipe et de l’amener en supériorité numérique lors de l’épreuve d’orientation. Mais en aucun cas je n’avais l’intention de trahir, ce n’était pas le but. Ensuite, les faits du jeu font que des décisions doivent être prises. Dans tous les sports et jeux, nous avons un plan mais il faut savoir le changer lorsque la situation l’exige. Ko-Lantail s’agit de s’adapter continuellement.

Cela reste un jeu, il faut aussi savoir s’amuser avec, ce n’est pas forcément négatif d’être stratège…

Je n’ai enfreint aucune règle. Dans la vie, je suis quelqu’un qui a beaucoup de valeurs. J’ai été bénévole dans une association pendant des années, j’ai donné bien plus que ce que j’ai reçu dans ma vie… Je sais qui je suis et cela ne me pose aucun problème. C’est vrai que Ko-Lanta c’est plus difficile parce que la frontière entre la vie et le jeu est très mince. Mais il ne faut pas oublier que cela reste un jeu. Quand je joue avec mon fils, je ne le laisse pas gagner et je n’ai pas postulé pendant près de 10 ans pour Ko-Lanta pour laisser les autres gagner.

D’un point de vue physique mais aussi mental, votre parcours d’ancien athlète de haut niveau vous a-t-il beaucoup aidé dans cette aventure ?

Je ne sais pas si ma carrière m’a aidé. Cela ressemble plus à mon tempérament. C’est vrai que c’est une aventure très difficile mais je n’ai jamais abandonné. Nous avons déjà vu des athlètes ayant des carrières réussies faiblir psychologiquement à Ko-Lanta. C’est plutôt ma mentalité et mon caractère qui m’ont permis de tenir le coup durant cette aventure.

Cammile Bussière

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