Divertissement

« Je n’ai pas l’impression de briser une ligne morale » : Antoine de Caunes assume sa fidélité à Canal+ malgré l’arrivée de Vincent Bolloré

Le reste après l’annonce

4 novembre 1984 – 4 novembre 2024. Dans quelques jours, Canal+ fêtera ses 40 ans lors d’une soirée spéciale animée sur la chaîne cryptée par Antoine de Caunes. Dans un article de « Télérama », publié ce mardi 29 octobre 2024, l’un des pionniers de la chaîne – «déjà à l’antenne le 4 novembre 1984 » – a, comme il le souligne lui-même, « a traversé toutes les époques et tous les régimes » : de la « parenthèse enchantée» – qui représentait « Nulle part autre » avec Philippe Gildas et son partenaire de scène José Garcia au début des années 1990 – à son éviction de l’animation du « Grand journal » de Vincent Bolloré en 2015.

Antoine de Caunes a pris « très violemment » la fermeture du « Grand Journal » de Canal+ en 2015

« je le prends très violemment« , rembobine-t-il à l’hebdomadaire. « J’ai alors demandé un rendez-vous avec Vincent Bolloré pour qu’il m’explique. Une heure seul. C’était la seule fois de ma vie où je l’ai vu.« Malgré une dépression suite à l’arrêt du « Grand Journal », Antoine de Caunes reste à Canal+ et hérite de « L’émission d’Antoine » à la rentrée suivante. Avec le recul, l’humoriste, qui possède par ailleurs le disque de présentation de Cérémonies des César (devant Pierre Tchernia), accepte sa décision : « Nous vivons dans un monde capitaliste assez brutal, et parfois cela se voit plus que d’autres. Je me méfie de la « moralité » ambiante. Je ne peux pas me sentir coupable ou complice de « crimes » que je n’ai pas commis.« 

Et l’animateur répond aux intentions idéologiques attribuées à Vincent Bolloré : «Je n’ai pas l’impression de briser une ligne morale ou d’avoir changé de nature pour continuer à exister dans un système qui est à l’opposé de qui je suis. Je travaille pour Canal+, qui fait partie d’un groupe où il y a d’autres chaînes avec des directions différentes. J’suis dans le vaisseau amiral, j’ai jamais été du côté des extrêmes« , assure-t-il. « Connaissez-vous des gens du cinéma qui ne travaillent pas avec Canal ? Je ne sais pas. Pour autant, sont-ils les garants d’un système ?« , demande-t-il.

Deux de ses pairs acrobates, Yvan Le Bolloc’h et Charline Vanhoenacker, également interrogés par « Télérama », sont dubitatifs. Voir Antoine de Caunes officier sur Canal aujourd’hui reste un « paradoxe» pour l’ancien visage de « Caméra café » sur M6, un «énigme» pour l’humoriste de France Inter. Cette dernière devait travailler sur « L’émission d’Antoine ». Une chronique sur l’actionnaire de Canal+ lui a finalement coûté sa place, rapporte-t-elle.

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« Suite à une de mes chroniques où je grattais Bolloré, Antoine m’a dit qu’il y avait désormais des fléchettes sur mon portrait à Canal, et que ça n’arriverait pas.confie-t-elle. «Je l’ai beaucoup dérangé avec ça« , sourit-elle. Omar Sy, qui a émergé sur la chaîne grâce au « service après-vente » qu’il a assuré avec Fred Testot, est une autre voix pour critiquer l’évolution de la ligne éditoriale de Canal+. « Quand on voit la chaîne aujourd’hui, on se demande comment elle peut porter le même nom« , a déploré l’acteur dans « La tribune Dimanche » du 27 octobre. « Canal était avant tout synonyme de révolution télévisuelle. Elle faisait toujours bouger le pays vers ce qu’il allait être. Et à cette époque, c’était toujours la bonne voie« .

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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