Divertissement

« Je n’ai pas envie de choisir entre “Demain nous appartient” et mon nouvel album », prévient Emmanuel Moire

«Je n’ai jamais travaillé aussi dur sur un disque. J’y reviens, j’affine les choses, je veux que ce soit très cohérent avec ce que je veux défendre aujourd’hui », confie Emmanuel Moire à 20 minutes. Cinq ans plus tard Odysséel’artiste de 44 ans fait son retour à la musique ce vendredi avec Sois un homme, une chanson qui annonce son nouvel album prévu pour la fin de l’année. « Je m’estime chanceux de pouvoir refaire un disque et d’avoir l’opportunité de reprendre la parole en chanson », ajoute celui qui envisage de remonter sur scène fin 2025… Que les fidèles du feuilleton quotidien de TF1 Demain nous appartient (ADN) s’y préparent : Emmanuel Moire devrait se faire un peu plus rare ces prochains mois dans les intrigues…

Avez-vous envie de revenir à la musique ?

Il faut un peu de temps entre chaque disque pour vivre des choses et avoir envie de raconter d’autres histoires, qui me touchent et que je n’ai pas encore abordées. Ces dernières années, j’ai fait autre chose, mais je n’ai jamais arrêté de faire de la musique. À un moment donné, j’ai accumulé des idées de mélodies et de paroles et ça a commencé à constituer l’album qui allait arriver. Et puis, je dois être honnête, quand je vois mes amis promouvoir leurs nouveaux titres, leurs tournées, j’avoue ressentir un grand manque de tout ça.

Pourquoi avez-vous choisi « Be a Man » comme premier single ?

Cela a été évident très tôt avec mon équipe créative. C’était l’une des premières chansons finalisées et elle donne bien le ton pour le positionnement du disque. Quand je conçois un album, je raconte mon histoire, ce que je vis, ce que je vois, ce qui me touche, ce qui me révolte. J’ai toujours écrit sur la quête de sens, de soi. Le mouvement global qui se dégage de ce disque est un peu à l’opposé : c’est l’acceptation de soi sous toutes ses facettes. Plutôt que de chercher une meilleure version de vous-même, dites-vous que vous devez vous contenter de ce que vous avez et que ce n’est déjà pas mal. Il y a une sorte de lâcher prise, de revendication de singularité. Avec l’âge, l’expérience. Il y a des choses qui calment. Sois un homme entre dans cette dynamique : accepter ma sensibilité, ma vulnérabilité dans mon identité masculine. Le titre donne également le ton à la musique. Pour les personnes qui connaissent mon travail, nous sommes toujours chez moi, mais ça a un peu changé…

Cette année marque vos vingt ans de carrière. Quel regard portez-vous sur ces deux décennies ?

J’ai une attitude plutôt bienveillante. Je me sens fier aussi. Il y a vingt ans, avant que tout cela ne commence, j’ai ressenti l’euphorie de ce que j’aime faire depuis que je suis petite : raconter des histoires et monter des spectacles. À un moment donné, il y a eu un tournant où je suis passé de l’autre côté avec une réputation qui s’est construite au fil de rencontres qui n’étaient plus intimes mais publiques. Je ne m’attendais pas à vivre tout cela. Avec le recul, je pense que j’ai eu de très bons rendez-vous, dans des endroits très différents où je n’aurais jamais pensé aller. Je suis fier d’être resté l’enfant, le jeune adulte que j’étais, je n’ai pas le sentiment d’avoir changé d’orientation et de valeurs.

Depuis 2021, vous jouez dans « Demain nous appartient » (« ADN »), le feuilleton quotidien de TF1. Que vous apporte cette expérience ?

Elle est venue remplir le rôle d’acteur chez moi qui souffrait un peu. Je me suis toujours senti acteur et interprète, même dans la chanson, mais je ne me sentais pas légitime dans le métier d’acteur. J’ai suivi deux ans de formation de comédien, juste avant le Covid et l’offre de Demain nous appartient est venu vers moi. Je n’avais pas forcément envie de me lancer dans une série quotidienne mais je ne le regrette pas du tout. Ce n’est évidemment pas facile car le rythme est très rapide, cela m’a demandé de travailler constamment ma capacité d’adaptation. J’ai dû me retrouver à faire ce que j’aime faire avec un rythme de tournage très intense. Cela a encore enrichi l’interprète que je suis : je me suis interrogé sur ce que je voulais dire, sur ma démarche, sur le sens que je souhaite donner à ce que je crée. Dans la conception du disque, cela a changé beaucoup de choses. Je me sens plus épais.

Avez-vous un point commun avec François Lehaut, que vous incarnez dans « ADN » ?

J’aime jouer un professeur car je respecte la notion de transmission. C’est une vraie responsabilité quand on a ce rôle auprès des jeunes. Nous devons trouver la meilleure façon de leur enseigner des connaissances et de les faire réfléchir par eux-mêmes. J’admire ça. D’un autre côté, il y a plein de choses que j’ai dû jouer l’année dernière et qui sont à l’opposé de qui je suis. Mon personnage a été confronté à des situations où il était perdu et ne pouvait pas du tout accepter ses sentiments. La lâcheté, ce n’est pas du tout moi, je n’arrive pas à tricher avec mes émotions, je les exprime très facilement.

Avec la sortie du single, puis de l’album, les fidèles de « DNA » doivent donc s’attendre à ce que votre personnage disparaisse pendant un moment…

Je ne tourne pas pendant le mois d’avril car je suis en promotion. Nous essayons de trouver des solutions. Je ne veux pas faire de choix, que ce soit avec ADN ou d’autres fictions. L’idée est de continuer à jouer. J’aime vraiment filmer. J’adore cette excitation. Il va désormais falloir jongler avec les horaires. L’année dernière j’ai été très bien servi au niveau de la narration, là, je pense que mon personnage va disparaître un peu et revenir plus tard. C’est le quotidien, une chose est une, une chose est une autre. Là, c’est bien que je passe un peu le flambeau (rire).

Quelqu’un m’a dit que tu aimerais être juge invité sur « Drag Race France ». C’est vrai ?

Juge invité, je ne sais pas, mais j’adore ça. J’ai raté la saison 1, mais j’ai quand même vu la victoire de Paloma. Quand la deuxième saison de « Drag Race France » est arrivée, je me suis lancé dès le début et j’ai adoré ! Ce n’est pas du tout mon univers mais j’ai aimé cette partie intimiste, tout ce que ces artistes drag livrent dans leur voyage. Je m’y retrouve. Nous vivons des expériences similaires : l’acceptation de soi, le regard des autres, ce que nous faisons avec tout cela, le courage, la ténacité qu’il faut pour embrasser notre personnalité et nos envies artistiques. J’ai été émerveillé par les multiples facettes de tous ces artistes drag, par leurs talents. Ce spectacle m’a ému et j’ai beaucoup ri. C’est formidable que France Télévisions fasse cela.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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