« Je n’ai jamais été aussi dégoûté de toute ma vie. »
Par
Florent Arnold
Publié le
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Ce mardi 5 novembre 2024, le groupe Auchan a annoncé la suppression de près de 2 400 postes viaen particulier, la fermeture d’un dix supermarchés.
Dans le détail de ce plan social, quelques mauvaises nouvelles inquiètent l’hypermarché Auchan Metz-Woippy. Sa fermeture est annoncée pour une date indéterminée.
Sur place, le personnel et les clients, stupéfaits, prendre le coup.
82 postes seront supprimés à l’hypermarché Auchan Metz-Woippy
En poussant son chariot de ménage, Isabelle, technicienne de ménage dans le magasin, oscille entre colère et amertume : « C’est un choc, ça fait quatre ans que je travaille là-bas. » Agée de 56 ans, elle craint la fermeture : « Quand on entend qu’à mon âge il va falloir trouver un travail, c’est compliqué ! « .
82 salariéstravailler dans cet hypermarché, confirme Michel Vergerio, directeur du magasin. Dans un communiqué, l’enseigne explique espérer limiter le nombre de licenciements en apportant un accompagnement aux salariés concernés.
Face à cette situation, Isabelle a pris les devants : « J’ai appelé mon patron pour demander à mon mutationà Semécourt. Voyons si j’aime ça là-bas.
« J’étais triste, vraiment triste »
Près des étals de fruits et légumes, un jeune employé stagiaire raconte sa réaction face à la fermeture de l’établissement : « J’étais triste, vraiment triste. Jusqu’aux larmes. Je n’ai jamais été aussi dégoûté de toute ma vie « . Un sentiment qu’il justifie par l’ambiance du magasin : « Ici, c’était comme une famille, tout le monde est triste ».
Le jeune de vingt ans s’est néanmoins projeté au sein de cette équipe : « Ils voulaient m’embaucher iciaprès ma formation», déplore-t-il.
« Nous étions une famille »
Derrière son stand de boucherie, Patricia se souvient de son parcours passé dans cet hypermarché dont l’enseigne a déjà été changée à de nombreuses reprises : « Je suis ici depuis l’ouverture en 1982. D’abord, c’était une Coop Rond Point, puis un Docks de France, puis un Mammouth et enfin un Auchan.
A l’approche de la fin de sa carrière, Patricia compatit : « Je vais bientôt prendre ma retraite. Mais ceux qui restent, ça va être difficile pour eux « . Elle insiste : « Nous étions une famille ».
La déception des clients fidèles
De leur côté, les clients fidèles manquent déjà du magasin. André, 79 ans, vient commander chez Patricia. » je suis tombé à la renverse ce matin . Je viens ici depuis l’ouverture, depuis plus de quarante ans il s’excite. Il y avait un fort contact social. Les employés sont tous dévoués et travailleurs.
André explique qu’après la fermeture, il compte se rendre au supermarché Auchan du quartier Patrotte, un vingt minutesdans les transports, « mais c’est moins diversifiéet c’est plus cher», se plaint-il.
« La vie est très, très chère. Nous ne savons plus où aller. »
D’autres clients interrogés déplorent la fermeture d’un magasin « imparfait » mais « imparfait ».bien placé» qui « a aidé et rendu service ».
En prévision de la fermeture de l’hypermarché, Yamina hésite entre faire ses courses au supermarché Auchan – qu’elle souligne égalementle coût– ou rendez-vous chez Leclerc à Maizières-lès-Metz,loin une dizaine de kilomètres. « La vie est très, très chère. On ne sait plus où aller», s’agace-t-elle.
Reste à savoir si l’établissement trouvera unacheteur. Ce qu’espèrent les commerçants des centres commerciaux – fortement dépendants de l’hypermarché –.
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